Pérou: Fujimori craint une "mort lente et certaine" s'il retourne en prison

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L'ancien président du Pérou Alberto Fujimori, hospitalisé depuis octobre, estime que le retour en prison auquel le contraint la justice pour purger sa peine signifie pour lui une "condamnation à mort, lente et certaine", écrit-il dans une lettre remise jeudi à l'AFP peu avant sa réincarération.

"Je sens que la fin est proche. (...) Si pendant mon hospitalisation je traverse de dangereuses montagnes russes cardiaques, la situation sera bien plus grave et instable en prison", avance M. Fujimori depuis la clinique Centenario Peruano Japonesa de Lima. "C'est pourquoi retourner en prison est une condamnation à mort lente et certaine".

Après quatre mois d'hospitalisation pour des problèmes cardiaques, une équipe médicale a estimé son état de santé stable. Ce diagnostic va entraîner son transfèrement vers une base des forces spéciales de la police de la capitale pour y purger 13 ans de détention, soit le reliquat de sa peine de 25 ans de réclusion pour crimes contre l'humanité commis pendant sa présidence (1990-2000).

La Cour suprême du Pérou avait annulé début octobre la grâce présidentielle accordée fin 2017 à Alberto Fujimori, ravivant la controverse autour de cette figure aussi adulée que détestée. M. Fujimori a cependant fait appel de cette annulation.

Sa fille aînée, Keiko Fujimori, est également incarcérée, depuis fin octobre, dans le cadre de l'enquête sur le scandale de corruption Odebrecht. La cheffe de l'opposition est accusée d'avoir reçu de manière illicite 1,2 million de dollars (1,05 million d'euros) pour sa campagne électorale de 2011 de la part d'Odebrecht, géant brésilien du BTP, qui a versé des pots-de-vin pour obtenir des chantiers en Amérique latine.

Kenji, le benjamin et dissident du fujimorisme, est pour sa part poursuivi pour tentative présumée d'acheter des votes de députés afin d'éviter la destitution de l'ex-président Pedro Pablo Kuczynski.