Le compte Twitter de l'hebdomadaire d'extrème droite Rivarol suspendu

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Le compte Twitter de l'hebdomadaire d'extrême droite Rivarol a été suspendu lundi après de "multiples signalements" des pouvoirs publics et des associations qui se sont félicitées d'une "victoire importante".

"Le compte Twitter de @RivarolHebdo enfin suspendu par @TwitterFrance grâce à la mobilisation des pouvoirs publics et des associations contre les discours de haine en ligne", s'est félicité dans un tweet Frédéric Potier, le Délégué interministériel à la lutte contre le racisme, l'antisémitisme et la haine anti-LGBT (Dilcrah).

"La Dilcrah a multiplié récemment les signalements au procureur de la République, sur la plateforme Pharos et directement à Twitter France pour dénoncer les publications de ce compte qui incontestablement appelait à la haine raciale et à l'apologie de crimes contre l'humanité", a indiqué à l'AFP un porte-parole.

Dans un tweet du 13 février, désormais inaccessible, l'hebdomadaire écrivait: "Lorsque j'étais enfant, je ne comprenais pas pourquoi les juifs avaient été détestés par tous les peuples, toutes les nations au cours de l'histoire. Aujourd'hui, je ne me pose même plus la question. Ou plutôt si: je me demande pourquoi ils ne l'ont pas été davantage".

"C'est une victoire importante et un coup d'arrêt pour ce torchon antisémite qui répand la haine des juifs depuis des années", s'est réjoui auprès de l'AFP Sacha Ghozlan, président de l'Union des étudiants juifs de France (UEJF).

Il soupçonne le directeur de la publication de l'hebdomadaire Jérôme Bourbon, dont le compte Twitter a déjà été suspendu, d'être "vraisemblablement" derrière les tweets du compte de Rivarol.

"Il reste cependant un travail très important à faire sur Twitter. Quand on peut s'en prendre en ligne aux juifs en toute impunité pendant des années, il ne faut pas s'étonner de voir des tags antisémites dans nos rues, il y a un lien direct", affirme-t-il.

Il y a dix jours, les gérants du restaurant Bagelstein situé sur l'Ile-Saint-Louis, en plein coeur de la capitale, avaient découvert un tag "juden" ("juifs" en allemand), écrit en lettres jaunes, la couleur de l'étoile que les Juifs étaient obligés de porter sous l'Occupation.

Mardi soir, plusieurs rassemblements sont prévus en France contre l'antisémitisme, dont un grand à Paris où se rendront Édouard Philippe et une grande partie du gouvernement ainsi que les représentants d'une vingtaine de partis.

alh/tib/or

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