Serbie: congrès du parti de Seselj sur les lieux de son crime

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L'ultranationaliste serbe Vojislav Seselj a réuni samedi en congrès son Parti radical dans le village où il avait prononcé un discours en 1992 qui lui a valu, en avril 2018, d'être condamné pour crimes contre l'humanité par le Tribunal pénal international (TPI).

Le congrès se déroule sous une tente dans le jardin de la maison que Vojislav Seselj avait achetée en mai dernier dans le village de Hrtkovci (ouest de la Serbie), a rapporté la chaine de télévision privée N1.

Le dixième congrès du Parti radical serbe (SRS, opposition extrême droite) a réuni 449 délégués qui doivent notamment élire un nouveau président. Président sortant, Vojislav Seselj est le seul candidat à sa succession.

Outre un usage privé, sa maison à Hrtkovci fait office également de représentation locale pour son parti.

La tenue de ce congrès n'a pas été interdite par les autorités en dépit d'appels de plusieurs organisations non-gouvernementales qui y voient une provocation envers la minorité croate résidant dans ce village situé à 70 km à l'ouest de Belgrade.

Le 11 avril 2018, la justice internationale a condamné Seselj pour un discours très hostile aux Croates prononcé à Hrtkovci en 1992. L'ultranationaliste s'y adressait à ses "frères et soeurs serbes" en affirmant qu'il n'y avait "pas de place pour les Croates" dans cette localité.

Cette condamnation à dix ans de prison était intervenue en appel, Seselj ayant été acquitté en première instance en mars 2016.

De par "son influence sur la foule", Vojislav "Seselj a contribué de manière substantielle au comportement de ceux qui ont perpétré" différents crimes par la suite, a finalement tranché la justice internationale.

Il était toutefois resté libre car la peine était couverte par la période de détention déjà effectuée, soit près de 12 ans en prison à La Haye entre février 2003 et novembre 2014. Il avait été libéré pour raisons de santé en 2016.

A 64 ans, député au parlement serbe, Vojislav Seselj reste un partisan virulent de la "Grande Serbie", mais son influence politique s'est considérablement amoindrie.

Le 6 mai 2018, la police serbe l'avait empêché de manifester avec ses partisans à Hrtkovci.