Plus d'un an de tensions et d'affrontements à Gaza

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La bande de Gaza, un territoire palestinien enclavé entre Israël, l'Egypte et la Méditerranée, est le théâtre depuis plus d'un an de manifestations près de la barrière de séparation avec Israël et de flambées de violence avec l'Etat hébreu.

Outre les affrontements qui éclatent lors de certaines manifestations entre Palestiniens et soldats israéliens, les tirs de roquette de groupes armés palestiniens de Gaza vers Israël sont suivis, à épisodes réguliers, de frappes sur l'enclave sous blocus.

Au moins 276 Palestiniens ont été tués depuis cette date par des tirs israéliens au cours des manifestations ou dans des frappes israéliennes menées en représailles à des actes hostiles en provenance de Gaza.

Deux militaires israéliens ont également été tués ainsi qu'au moins trois Israéliens touchés par des roquettes tirées de Gaza.

- Première journée sanglante -

Le 30 mars 2018, une "Grande marche du retour" est lancée à Gaza. Officiellement organisée par la société civile, elle est soutenue par le mouvement islamiste palestinien Hamas qui contrôle l'enclave.

Les Palestiniens réclament "le droit au retour" sur les terres qu'ils ont quittées ou dont ils ont été chassés lors de la création d'Israël en 1948, et contestent le blocus de l'enclave imposé depuis plus de dix ans par Israël.

Des dizaines de milliers de Palestiniens convergent le long de la barrière. Quelques groupes jettent des pierres et des cocktails Molotov vers les soldats qui ripostent à balles réelles, tuant 19 Palestiniens, selon le Hamas.

- Cerfs-volants incendiaires -

Le 6 avril, des milliers de Palestiniens se rassemblent près de la barrière. Neuf d'entre eux sont tués et près de 500 blessés, selon les autorités gazaouies.

Le 10, les Palestiniens ont recours à des cerfs-volants porteurs d'engins incendiaires pour tenter d'atteindre les soldats de l'autre côté de la barrière.

- Bain de sang -

Des dizaines de milliers de Palestiniens manifestent le 14 mai, jour de l'inauguration à Jérusalem de l'ambassade américaine qui entérine la reconnaissance unilatérale par les Etats-Unis de la ville comme capitale d'Israël, en rupture du consensus international. Au moins 62 Palestiniens sont tués et plus de 2.400 blessés dans les affrontements avec l'armée israélienne, selon les autorités gazaouies.

Le 13 juin, l'Assemblée générale de l'ONU adopte un projet de résolution, auquel les Etats-Unis s'opposent, condamnant Israël pour la flambée de violences.

Le 1er juin, une secouriste palestinienne de 21 ans est tuée par un tir israélien. L'armée ouvre une enquête.

- Roquettes et raids -

Le 14 juillet, puis dans la nuit du 8 au 9 août, Israël essuie des centaines de tirs de roquettes et riposte par des raids aériens.

Les 28 septembre et 5 octobre, dix Palestiniens sont tués par l'armée israélienne lors de manifestations, selon les autorités à Gaza.

- Incursion -

Le 11 novembre, une incursion des forces spéciales israéliennes aboutit à la mort de sept Palestiniens et d'un officier israélien. Il s'agit du deuxième militaire israélien tué depuis les manifestations ayant débuté en mars 2018 à Gaza.

Le lendemain, le Hamas attaque un bus, blessant grièvement un soldat. C'est le début d'une escalade avec le tir de centaines de roquettes et d'obus sur Israël et des dizaines de frappes israéliennes contre des positions à Gaza. Sept Palestiniens sont tués, selon les autorités à Gaza.

Le 13, une trêve est conclue par l'entremise de l'Egypte. Le ministre de la Défense Avigdor Lieberman y voit une "capitulation devant le terrorisme" et démissionne le 14.

- Enquête de l'ONU -

Le 28 février 2019, une commission d'enquête de l'ONU affirme que la riposte israélienne aux manifestations s'apparente à des "crimes de guerre ou des crimes contre l'humanité", soulignant que des soldats ont visé des civils palestiniens, dont des enfants.

Israël invoque son droit à se défendre contre les agissements "terroristes" du Hamas.

- Pluie de roquettes -

Le 15 mars, Israël conduit une centaine de frappes contre des positions du Hamas, en représailles à des tirs de roquettes vers la région de Tel-Aviv.

Le 25, un tir de roquette en provenance de Gaza fait sept blessés, dont trois enfants, au nord de Tel-Aviv. L'armée accuse le Hamas, qui nie. En riposte, Israël des dizaines d'objectifs à Gaza.

Le 30 mars, des dizaines de milliers de Palestiniens se rassemblent pour le 1er anniversaire des "Grandes marches du retour". Cinq sont tués.

Le 3 mai, deux Palestiniens sont tués dans des affrontements le long de la frontière avec Israël.

Les 4 et 5 mai, des centaines de roquettes sont tirées depuis Gaza sur Israël qui riposte avec des frappes aériennes. Neuf Palestiniens ont été tués depuis samedi et trois Israéliens.