Une femme condamnée pour crimes de guerre en Bosnie

1 min 24Temps de lecture approximatif

Un tribunal de Sarajevo a condamné mercredi en première instance une femme, ancienne membre des forces bosniaques, à dix ans de prison pour un crime de guerre commis pendant le conflit inter-ethnique en Bosnie (1992-95).

Elfeta Veseli, née en 1960, a été déclarée coupable d'avoir assassiné en 1992 un garçon serbe, Slobodan Stojanovic, dans la région de Zvornik (est de la Bosnie), au début du conflit, a indiqué le tribunal dans un communiqué.

Le garçon, âgé de 12 ans, avait fui son foyer avec ses parents devant l'avancée des forces musulmanes. Mais, s'apercevant qu'il avait abandonné son chien, il était revenu chez lui et n'a plus été revu vivant.

Bien que née au Kosovo, Elfeta Veseli vivait en Bosnie au début du conflit dans cette ex-république yougoslave, qui a fait plus de 100.000 morts.

Elle faisait partie en 1992 de l'unité de Naser Oric, l'ex-commandant des forces bosniaques à Srebrenica qui été définitivement acquitté en novembre dernier à Sarajevo d'accusations de crimes de guerre.

Elfeta Veseli a été arrêtée, selon les médias, en septembre 2016 dans le canton de Neuchâtel, en Suisse, et placée par la suite en détention à Genève en vue de son extradition. Elle a été extradée en Bosnie en mars 2017.

Elle est une des rares femmes, une dizaine, inculpées ou condamnées pour des crimes lors du conflit bosnien. Une vingtaine d'autres feraient l'objet d'enquêtes. Plusieurs centaines d'hommes ont été condamnés pour crimes de guerre.

En décembre 2017, une ancienne militaire croate, Azra Basic, a été condamnée à 14 ans de prison pour crimes de guerre contre des civils serbes dans la régions de Derventa (nord) en avril 1992, la plus lourde peine prononcée contre une femme pour des crimes commis pendant le conflit bosnien.

Arrêtée en 2011 à la demande de la justice bosnienne, Azra Basic, avait été extradée vers la Bosnie fin 2016 par les Etats-Unis.

La plus célèbre des femmes criminelles de guerre reste l'ex-vice-présidente des Serbes de Bosnie, Biljana Plavsic, aujourd'hui 88 ans. Seule femme jugée devant le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY), elle a été condamnée en 2003 à 11 ans de prison, après avoir plaidé coupable.