Arabie: une usine de dessalement visée par une attaque des rebelles yéménites

2 min 2Temps de lecture approximatif

Les rebelles yéménites ont tiré un "projectile" en direction d'une usine de dessalement dans le sud de l'Arabie saoudite, une semaine après une attaque similaire contre un aéroport de la même région, a annoncé jeudi la coalition intervenant militairement au Yémen.

"Un projectile (tiré par) les Houthis est tombé près de l'usine de dessalement d'Al-Chouqaïq" dans la province de Jizane, tard mercredi, a indiqué le porte-parole de la coalition, Turki al-Maliki, cité par l'agence officielle saoudienne SPA.

L'attaque n'a fait ni victime ni dégât, a-t-il précisé.

L'Arabie saoudite intervient militairement au Yémen voisin depuis 2015, à la tête d'une coalition régionale en soutien aux forces progouvernementales opposées aux rebelles Houthis, soutenus par l'Iran.

Dans la nuit de mercredi à jeudi, les rebelles Houthis ont revendiqué une attaque à l'aide d'un missile de croisière contre une centrale électrique dans le sud de l'Arabie saoudite, selon leur chaîne de télévision Al-Massirah.

L'attaque a visé, selon Al-Massirah, la centrale d'Al-Chouqaïq adjacente à l'usine de dessalement.

Le président américain Donald Trump a été informé d'un tir de missile sur l'Arabie saoudite, avait indiqué la Maison Blanche jeudi après l'attaque contre la centrale électrique.

"Nous suivons de près la situation et nous continuons de consulter nos partenaires et nos alliés", a déclaré dans un communiqué la porte-parole de la Maison Blanche, Sarah Sanders.

Le colonel Malki a dénoncé la multiplication des attaques contre des installations civiles en Arabie saoudite, affirmant qu'elles s'apparentaient à des "crimes de guerre".

Le 12 juin, 26 civils avaient été blessés dans une attaque contre l'aéroport d'Abha (sud-ouest). L'ONG Human Rights Watch (HRW) avait qualifié cette opération d'apparent "crime de guerre" et le Conseil de sécurité de l'ONU l'a condamnée lundi "dans les termes les plus forts".

Les Houthis ont intensifié ces dernières semaines les attaques de drones contre le royaume saoudien. Deux de ces engins ont été interceptés lundi, selon la coalition.

Ces tirs prouvent, selon M. Malki, que les rebelles continuent d'"utiliser le port de Hodeida (sud-ouest du Yémen) pour introduire frauduleusement des armes sophistiquées et de menacer ainsi la sécurité de la région et du monde".

Il a promis, une nouvelle fois, de "prendre des mesures décisives contre les éléments terroristes" responsables de ces attaques.

Les Nations unies avaient fait état le 14 mai du retrait des Houthis du port de Hodeida, sur la mer Rouge, comme prévu par un accord conclu en Suède en décembre par les belligérants yéménites.

Mais le Yémen a depuis accusé l'émissaire onusien pour ce pays de permettre aux rebelles de rester à Hodeida.

Les Houthis contrôlent une bonne partie du nord et l'ouest du Yémen et sa capitale Sanaa.

Ces développements interviennent alors que la tension grandit dans la région, Washington et Ryad accusant l'Iran d'avoir perpétré les attaques contre deux pétroliers en mer d'Oman le 13 juin, ce que Téhéran a démenti.

Le conflit au Yémen a tué des dizaines de milliers de personnes, dont de nombreux civils, selon diverses organisations humanitaires.