RDC: l'opposant Bemba délocalise son meeting loin d'un culte religieux pro-Tshisekedi

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L'ex-chef de guerre et opposant congolais Jean-Pierre Bemba a délocalisé son meeting de retour en RDC initialement prévu dimanche en face d'un stade où un culte religieux est programmé en présence du président Félix Tshisekedi à Kinshasa afin d'écarter tout risque des violences, selon un communiqué parvenu samedi à l'AFP.

Dans une lettre, le gouverneur de Kinshasa a demandé au Mouvement de libération du Congo (MLC), dont le chef Bemba prévoit de rentrer dimanche de Belgique et de tenir un meeting au centre de Kinshasa, "de délocaliser" cette réunion publique arguant qu'une manifestation des Eglises de réveil était prévue "au même endroit et à la même date".

"Étant républicain, le président du MLC ne souhaite pas qu'à l'occasion de son retour au pays l'ordre public soit troublé. Ainsi, je sollicite de votre autorité la délocalisation vers la place Sainte Thérèse à Ndjili" du meeting de M. Bemba, a écrit Fidèle Babala, secrétaire général adjoint du MLC.

Initialement, le meeting était prévu sur le boulevard Triomphal où se trouve aussi le siège provincial du MLC en face du stade des Martyrs où doit aussi se tenir "la prière pour la nation" en présence du président Tshisekedi, selon les organisateurs, faisant craindre des violences entre les partisans de ces deux ténors de la politique congolaise.

La Place Sainte Thérèse est située plus de 10 km plus loin dans le quartier populaire de Ndjili dans l'est de Kinshasa.

"Il est de mon devoir de citoyen de rappeler à votre bonne intelligence l'antériorité de la note d'information du MLC" sur son meeting de dimanche à la place Triomphal, a relevé M. Babala.

"Dans un État laïc, les Eglises de réveil n'ont aucun privilège et sont soumises autant que les autres associations aux lois de la République", a-t-il poursuivi, soulignant que "cette manifestation n'est pas organisée par la présidence de la République pour bénéficier d'un traitement particulier".

Candidat malheureux à la présidentielle de 2006 face à l'ancien président Joseph Kabila, l'ex vice-président Bemba a passé dix ans à la prison de la Cour pénale internationale (CPI) pour des crimes commis pas ses troupes en Centrafrique, avant d'être blanchi et libéré en appel.

Il n'avait pas été retenu à la présidentielle de décembre 2018 à cause de sa condamnation par la CPI dans une autre affaire de subornation des témoins. Il avait soutenu l'autre opposant Martin Fayulu qui revendique toujours sa victoire à cette présidentielle.