Colombie: appel de l'UE contre les meurtres de défenseurs des droits et ex-guérilleros

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L'envoyé spécial de l'Union européenne (UE) pour la paix, Eamon Gilmore, a appelé lundi à mettre fin aux assassinats dont sont victimes les défenseurs de droits et ex-guérilleros depuis la signature de la paix avec l'ancienne rébellion Farc en 2016.

"Le plus grand défi (...) auquel est confrontée la Colombie est lié à la poursuite des assassinats perpétrés contre d'ex-combattants (de la guérilla), des leaders communautaires et des défenseurs des droits humains", a-t-il déclaré aux médias à Bogota, après s'être entretenu avec le président Ivan Duque et avec le procureur général Fabio Espitia.

M. Gilmore a exprimé sa préoccupation quant à la persistance de ces homicides et souligné la nécessité de "livrer à la justice" les responsables de ces crimes.

L'envoyé spécial de l'UE a annoncé le versement de deux millions d'euros (un peu plus de deux millions de dollars) au Parquet pour renforcer sa capacité d'investigation dans les régions les plus isolées de Colombie, où se trouvent la majorité des victimes.

"Nous le devons à leurs familles, à l'avenir du processus de paix et à la consolidation de la démocratie dans ces territoires", a-t-il ajouté.

De son côté, Patricia Linares, présidente de la Juridiction spéciale pour la paix (JEP), a dénoncé une réduction de près d'un tiers du budget assigné à ce système créé pour juger les crimes du conflit armé et dédommager les victimes, qui inclut une commission de la vérité et une unité de recherche des disparus.

La diminution du budget, d'environ 28 à 21 millions de dollars entre 2019 et 2020, "implique un ralentissement drastique dans l'accomplissement" des missions de la JEP, a averti sa présidente lors d'une autre conférence de presse.

Le parti Force alternative révolutionnaire commune (Farc), créé par l'ancienne guérilla, a plusieurs fois dénoncé le manque de garanties de sécurité pour ses membres après l'accord qui a abouti au désarmement d'environ 7.000 anciens rebelles, sous la supervision de l'ONU.

Selon la Farc, 135 de ses membres désarmés ont été assassinés depuis la signature de la paix en novembre 2016.

Outre les attaques visant les ex-guérilleros, la Colombie est confrontée à une vague de menaces et d'assassinats visant des défenseurs des droits et des leaders communautaires, qui a fait 462 morts depuis le 1er janvier 2016, selon le Défenseur du peuple, entité publique chargée de la protection des droits.