Le président tchèque accuse la Turquie de "crimes de guerre"

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Le président tchèque Milos Zeman a accusé jeudi soir la Turquie de s'être alliée à "l'islamisme radical et meurtrier" lors de son offensive dans le nord-est de la Syrie, et d'avoir "commis des crimes de guerre".

"Le président Erdogan qualifie les Kurdes de terroristes, mais je suis tout à fait en désaccord" avec lui, a déclaré M. Zeman lors d'un débat télévisée sur la chaîne privée tchèque Barrandov TV.

"Au contraire, je me demande si ceux qui attaquent les Kurdes et commettent ces meurtres bestiaux comme le meurtre de cette personnalité politique kurde ne sont pas des terroristes eux-mêmes", a-t-il ajouté.

Il faisait allusion à l'exécution de la Syrienne Hevrin Khalaf, membre de la direction du Conseil démocratique syrien, imputée à des rebelles syriens qui soutiennent la Turquie dans son offensive contre une milice kurde dans le nord-est de la Syrie lancée le 9 octobre.

Selon lui également, la Turquie a établi des liens étroits "avec l'islamisme radical et meurtrier que nous avons maintenant observé dans le nord-est de la Syrie".

"Je pense que la Turquie a commis des crimes de guerre et, en tout cas, tout au moins, je ne pense pas qu'elle devrait être membre de l'UE", a aussi estimé M. Zeman, 75 ans, connu pour son franc-parler mais aussi pour ses position pro-russes, pro-chinoises et anti-musulmanes.

La République tchèque a arrêté les exportations d'armes vers la Turquie, à l'instar de nombreux autres membres de l'UE, et ses députés ont critiqué l'invasion turque en Syrie comme une violation du droit international.

M. Zeman a également critiqué les États-Unis et l'UE pour avoir trahi les Kurdes, qui les ont aidés à combattre l'État islamique.

"Nous les avons honorés lorsque nous avions besoin d'eux pour combattre l'État islamique et nous les avons maintenant laissés tomber", a déclaré Zeman, établissant un parallèle avec la trahison de l'ancienne Tchécoslovaquie par les alliés occidentaux en 1938.

La Turquie a accepté jeudi de suspendre son offensive dans le nord-est de la Syrie, voire d'y mettre fin si les forces kurdes s'en retirent sous cinq jours, en vue de la création d'une "zone de sécurité".