Côte d'Ivoire: nouveau report d'une procédure contre Blé Goudé devant la justice

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La justice ivoirienne a de nouveau reporté, cette fois au 6 novembre, une décision sur une procédure en Côte d'Ivoire visant l'ex-chef des Jeunes patriotes, Charles Blé Goudé, pour "crimes contre les populations civiles et les prisonniers de guerre".

Mercredi dernier, la Cour avait déjà annoncé un premier report de cette procédure qui doit aboutir ou non à un procès contre M. Goudé.

Ce dernier, acquitté en première instance de crimes contre l'humanité par la Cour pénale internationale (CPI), est actuellement en liberté conditionnelle aux Pays-Bas en attendant l'examen de l'appel de la procureure par la CPI.

"La procédure a été renvoyée suite à la demande des avocats pour la production d'un document incontournable qui manquait au dossier", a déclaré à l'AFP Me Serge Gbougnon, l'un des défenseurs de M. Blé Goudé.

"Ce dossier date de 2012. Et de 2014 jusqu'à 2019, les magistrats ont instruit dans le dossier sans qu'on (les avocats) soit informés", a déploré de son côte, Me Claver Ndry, l'autre avocat.

Ce report intervient alors que la justice ivoirienne a confirmé en appel mardi la condamnation à 20 ans de prison de l'ex-président ivoirien Laurent Gbagbo, son mentor.

En janvier 2018, M. Gbagbo avait été condamné, ainsi que trois coaccusés, à 20 ans de prison pour le "braquage" de la Banque centrale des Etats d'Afrique de l'Ouest (BCEAO) pendant la crise post-électorale de 2010-11.

Elu en août à Abidjan à la tête de son parti, M. Blé Goudé, qui a reconnu avoir des ambitions présidentielles à long terme (après 2020), était dans les années 2000 surnommé "le général des rues" pour sa capacité à mobiliser les partisans du président de l'époque, Laurent Gbagbo, grâce au mouvement des Jeunes patriotes, souvent qualifié de milice.

Ses détracteurs et les ONG internationales considèrent qu'avec ses discours incendiaires et ses actions à la tête des Jeunes patriotes, M. Blé Goudé a été un des principaux acteurs de la montée de la tension en Côte d'Ivoire dans la décennie 2000, qui a culminé en 2010-2011 dans les violences post-électorales ayant fait plus de 3.000 morts.