Morales lance un appel à la communauté internationale pour freiner un "génocide" en Bolivie

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L'ex-président Evo Morales a lancé mercredi un appel à la communauté internationale pour mettre fin à la répression contre les manifestants en Bolivie, qu'il assimile à un "génocide" dans ce pays où plus de 30 personnes sont mortes depuis le début de la crise post-électorale.

"Je lance un appel à la CIDH (Commission interaméricaine des droits de l'Homme), à l'ONU pour qu'elles dénoncent et freinent ce massacre de frères indigènes qui demandent la paix, la démocratie et le respect de la vie dans les rues", a écrit sur Twitter M. Morales, première président indigène de son pays.

"Après le coup d'Etat, nous avons près de 30 morts, ce massacre fait partie d'un génocide en cours dans notre chère Bolivie", a également déclaré l'ex-président lors d'une conférence de presse à Mexico, où il a reçu l'asile politique. "Ils tuent mes frères et mes soeurs", a-t-il ajouté.

La Bolivie est secouée depuis un mois par un grave crise à la suite de l'élection contestée à un quatrième mandat d'Evo Morales, qui a depuis démissionné.

Depuis son départ, ses partisans manifestent quotidiennement dans les rues de La Paz et dans certaines villes de province pour exiger le départ de Jeanine Añez, qui s'est proclamée le 12 novembre présidente par intérim.

La crise a fait 32 morts et plusieurs centaines de blessés.

Les heurts les plus violents ont eu lieu vendredi à Cochabamba (centre), fief de M. Morales, où neuf personnes ont été tuées dans des affrontements avec la police et l'armée. Huit personnes sont également mortes mardi dans des affrontements près de La Paz.

Une pénurie d'aliments se fait aussi ressentir dans les magasins et les restaurants de La Paz en raison des blocages de routes qui mènent aux régions agricoles de la Bolivie, dans le centre et l'est du pays.

Parallèlement, le gouvernement intérimaire participe à un dialogue initié lundi par l'Eglise qui réunit tous les partis et la société civile. Rien n'a encore filtré de ces pourparlers.

Mme Añez, a annoncé mercredi qu'elle allait convoquer des élections générales dans les prochaines heures pour tenter de mettre fin à la grave crise politique qui secoue le pays depuis le 20 octobre. "Si Dieu le veut, aujourd'hui (mercredi), dans la matinée, nous allons convoquer les élections, comme le réclame tout le pays", a-t-elle déclaré à la presse.