L'ex procureur de la CPI responsable de l'échec des poursuites contre Kenyatta (rapport)

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L'ancien procureur de la Cour pénale internationale (CPI) Luis Moreno-Ocampo, en se comportant en "autocrate", est responsable de l'échec des poursuites en 2014 contre le président kényan Uhuru Kenyatta, ont conclu des experts indépendants mandatés par l'actuelle procureure, Fatou Bensouda, qui a rendu public le rapport mardi.

Luis Moreno-Ocampo avait insisté pour aller de l'avant dans cette affaire en dépit de problèmes de preuves, selon les trois experts, qui l'accusent de manifestations "de colère et menaçantes" contre des membres de son équipe qui n'étaient pas d'accord avec lui.

La CPI, basée à La Haye, avait lancé des poursuites contre le président Kenyatta et son vice-président, William Ruto, pour avoir orchestré des violences politiques qui ont fait plus de 1.200 morts au Kenya après les élections de 2007.

La Gambienne Fatou Bensouda, qui a succédé à l'Argentin Moreno-Ocampo, avait abandonné les poursuites contre les deux dirigeants en 2014.

Le leadership de M. Moreno-Ocampo "peut être qualifié d'autocratique", selon le rapport des experts.

A ses yeux, la CPI "devait aller de l'avant dans cette affaire kényane (...) sans tenir compte des insuffisances de preuves et tout autre point de vue était considéré comme déloyal," ajoute le rapport.

Le procureur de l'époque a eu "des réactions de colère et menaçantes" contre les membres de son équipe qui manifestaient leurs désaccords.

Dans une déclaration rendue publique par la CPI, M. Moreno-Ocampo a déclaré que les enquêteurs ne l'avaient pas interrogé et que leur rapport contenait des "attaques personnelles infondées".

La CPI, et singulièrement le bureau du procureur, ont essuyé des critiques après certaines affaires, notamment les poursuites contre l'ancien président ivoirien Laurent Gbagbo qui a été acquitté. On lui a aussi reproché de viser particulièrement des suspects africains.

La CPI est la seule juridiction pénale universelle permanente. Elle est chargée de juger les personnes accusées de génocide, de crime contre l'humanité, de crime d'agression et de crime de guerre.