Rohingyas: Suu Kyi évoque devant la CIJ le risque d'une "reprise" de la crise

1 min 2Temps de lecture approximatif

La cheffe de facto du gouvernement birman Aung San Suu Kyi a évoqué jeudi devant la Cour internationale de justice (CIJ) le risque d'une "reprise" de la crise opposant l'armée à la minorité musulmane rohingya.

La lauréate du prix Nobel de la paix a déclaré que les accusations de "génocide" portées par la Gambie pouvaient "saper la réconciliation" des communautés en Birmanie et qu'il était "important d'éviter toute reprise du conflit armé interne de 2016 et 2017".

Depuis août 2017, quelque 740.000 Rohingyas se sont réfugiés au Bangladesh pour fuir les exactions de l'armée birmane et de milices bouddhistes.

La Gambie, soutenue par les 57 États membres de l'Organisation de la coopération islamique, accuse la Birmanie d'avoir violé la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide et demande à la CIJ d'ordonner des mesures d'urgence pour protéger les Rohingyas.

"Je prie pour que la décision que vous prenez, avec la sagesse et la vision de la justice, nous aide à créer l'unité à partir de la diversité", a-t-elle déclaré devant les juges en clôture de trois jours d'audience.

Mercredi, Aung San Suu Kyi, 74 ans, a fermement rejeté les accusations de la Gambie selon lesquelles l'armée birmane avait agi avec une "intention génocidaire" lors des exactions contre les Rohingyas.

La Gambie a dénoncé jeudi lors d'une audience le "silence" d'Aung San Suu Kyi sur le sort des Rohingyas.

Une décision de la CIJ sur la demande de mesures d'urgence pourrait prendre des mois. Un arrêt sur le fond de l'affaire n'est pas attendu avant plusieurs années.