17 ONG dénoncent le retour en France d'un cargo soupçonné de convoyer des armes pour l'Arabie saoudite

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17 ONG ont dénoncé mercredi l'arrivée jeudi du cargo saoudien Bahri Yanbu au port de Cherbourg, bâtiment qu'elles soupçonnent de venir chercher des armes de fabrication française à destination de l'Arabie saoudite, susceptibles d'être utilisées au Yémen.

Ces organisations, dont Human Rights Watch ou encore Médecins du monde, ont écrit une lettre ouverte au Premier ministre, Édouard Philippe.

Selon une de ces associations, Amnesty international, une trentaine de personnes se sont rassemblées mercredi matin à Cherbourg contre la venue de ce cargo.

Selon le site marinetraffic.com Le bateau mouillait vers 17h30 au large de la Tamise au sud-est de l'Angleterre.

"Il est statique. A priori l'escale a Cherbourg est toujours prévue", a indiqué vers 17h30 à l'AFP Aymeric Elluin d'Amnesty International France.

Ce n'est pas la première fois que le Bahri Yanbu vient en France, et les ONG ont déjà accusé par le passé ce navire de convoyer des armes pour l'Arabie saoudite ou les Emirats arabes unis, qui mènent une guerre contre des rebelles au Yémen, frappé par une grave crise humanitaire.

"Conformément au Traité sur le commerce des armes qu'elle a ratifié, la France, est tenue d'interdire les exportations d'armements dès lors qu'il existe un risque manifeste que ces derniers servent à commettre des crimes de guerre et autres violations graves du droit international humanitaire", selon le communiqué des ONG.

Les signataires estiment que la France risque de se rendre complice dans le conflit au Yémen si les armes vendues à l'Arabie saoudite sont utilisés illégalement contre des populations civiles yéménites.

Le gouvernement français a régulièrement rappelé que ses procédures d'exportations d'armement étaient scrupuleusement respectées et qu'elles permettaient d'avoir un suivi de l'utilisation des matériels.

La guerre au Yémen a tué, d'après diverses organisations humanitaires, des dizaines de milliers de personnes, essentiellement des civils, depuis 2015.

Environ 3,3 millions de personnes sont toujours déplacées et 24,1 millions, soit plus des deux tiers de la population, ont besoin d'assistance, selon l'ONU.