Trump justifie le limogeage d'un collaborateur ayant témoigné contre lui

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Le président américain Donald Trump a justifié samedi le limogeage d'un membre de son administration ayant livré un témoignage embarrassant pour lui au cours de la procédure de destitution qui le visait.

Le lieutenant-colonel Alexander Vindman, conseiller sur les affaires européennes au sein du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche, a été démis vendredi de ses fonctions peu avant un diplomate ayant également témoigné lors de l'enquête parlementaire.

Acquitté mercredi par le Sénat dans son procès en destitution, M. Trump se défend de vouloir mener depuis des "représailles" contre ceux n'ayant pas abondé dans son sens ces derniers mois.

Il a affirmé sur Twitter ne pas connaître M. Vindman et ne lui avoir "jamais parlé".

Il avance que le militaire, né en Ukraine et arrivé aux Etats-Unis à l'âge de 3 ans, a été accusé par sa hiérarchie d'"insubordination", d'avoir des "problèmes de jugement" et d'avoir "fait fuiter des informations".

Il lui reproche également d'avoir "rapporté de façon erronée" le contenu de son "appel parfait" en juillet avec son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, au coeur de la procédure qui a valu au milliardaire républicain une mise en accusation pour abus de pouvoir et entrave au travail du Congrès.

Donald Trump avait demandé lors de cet échange que Kiev annonce l'ouverture d'une enquête sur son adversaire démocrate Joe Biden.

Une requête jugée "inappropriée" par Alexander Vindman, qui avait écouté l'appel en direct et décidé d'alerter les juristes de la présidence.

Il était revenu sur cet épisode en novembre lors d'une audition au Congrès très embarrassante pour le président.

L'avocat de M. Vindman a dénoncé samedi dans un communiqué transmis aux médias américains les "déclarations manifestement inexactes" du président à l'encontre de son client, évoquant une "campagne d'intimidation" de la part de "l'homme le plus puissant du monde".

Donald Trump a par ailleurs rappelé vendredi l'ambassadeur des Etats-Unis auprès de l'Union européenne, Gordon Sondland, qui avait aussi livré devant les parlementaires un témoignage compromettant à son égard.

"L'ambassadeur Sondland et le lieutenant-colonel Alexander Vindman sont des fonctionnaires courageux, des héros et des patriotes", a réagi sur Twitter l'élu démocrate Mark DeSaulnier. "La vengeance de Trump contre eux pour avoir dit la vérité est une action digne de dictateurs et de criminels, pas du président de la plus grande démocratie du monde".

"En limogeant de la sorte le lieutenant-colonel Vindman et l'ambassadeur Sondland, l'administration Trump a montré qu'elle ne tolèrerait pas ceux qui disent la vérité", a de son côté déclaré samedi le sénateur Jack Reed, membre de la commission des forces armées du Sénat.

"C'est une période dangereuse pour notre démocratie et les institutions non partisanes chargées de la défendre et de faire respecter la loi", a-t-il ajouté.