Syrie: écoles fermées dans le nord-ouest après des raids sur des établissements

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L'administration locale dans le Nord-Ouest syrien a annoncé mercredi la suspension des cours dans les écoles de la ville d'Idleb et ses environs, au lendemain de bombardements ayant touché plusieurs établissements dans cette région cible d'une offensive du régime.

Mardi, quatre écoles ont été frappées par les bombardements sur la province d'Idleb, a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), des ONG internationales, notamment Save the Children ou l'agence de l'ONU pour l'enfance (Unicef), évoquant elles le chiffre de dix établissements touchés.

Appuyé par son allié russe, le régime poursuit depuis décembre une offensive contre l'ultime grand bastion jihadiste et rebelle du nord-ouest syrien, poussant à la fuite des centaines de milliers de personnes.

"En raison des mauvaises conditions sécuritaires, les cours sont suspendus jusqu'à la fin de la semaine dans toutes les écoles de la ville d'Idleb", mais aussi dans les districts Sud et Est de la province, a annoncé dans un communiqué la Direction de l'éducation.

Vingt civils ont été tués mardi dans les raids aériens et les tirs d'artillerie du régime sur la ville d'Idleb et d'autres localités, selon l'OSDH.

Parmi les victimes figurent trois enseignants et une élève tués dans un bombardement sur une école, d'après la même source.

Une école touchée dans la localité de Maaret Misrine avait été transformée en centre d'accueil pour des déplacés, selon le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane.

L'Unicef a assuré mercredi dans un communiqué qu'avec les violences dans le Nord-Ouest près de 280.000 enfants "ont vu s'interrompre leur éducation" tandis qu'au moins "180 écoles dans le secteur ne sont plus opérationnelles parce qu'elles ont été endommagées, détruites, ou accueillent des familles déplacées".

L'Unicef "condamne fermement le meurtre et la mutilation d'enfants. Les écoles et autres institutions éducatives sont un sanctuaire pour les enfants", déplore l'agence, qui appelle toutes les parties du conflit à "stopper les attaques contre les installations civiles".

"Les écoles devraient être des lieux sûrs pour l'apprentissage et les jeux des enfants, même dans une zone de conflit", a déploré de son côté Amnesty International.

Cibler ces établissements "constitue un crime de guerre", rappelle l'organisation internationale basée à Londres.

L'ONG dénonce le régime pour un "schéma bien établi d'attaques systématiques contre la population civile", soulignant que cela constitue "un crime contre l'Humanité".

Les attaques contre les écoles illustrent "le niveau catastrophique des violences contre les enfants et les civils", atteint avec les combats dans le nord-ouest, a estimé dans une condamnation similaire l'ONG Save the Children.

Plus de 948.000 personnes, dont plus de la moitié sont des enfants, ont été déplacées par les violences, d'après un nouveau bilan publié mercredi par l'ONU.

Les jihadistes de Hayat Tahrir al-Cham (HTS, ex-branche syrienne d'Al-Qaïda) dominent encore plus de la moitié de la province d'Idleb et des secteurs attenants dans celles d'Alep, de Hama et de Lattaquié.

Déclenchée en mars 2011 par la répression de manifestations pacifiques, la guerre en Syrie a fait plus de 380.000 morts.