RDC: "accord de paix" signé entre le gouvernement et un groupe armé de l'Est

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Les autorités congolaises ont signé vendredi un accord de paix avec le groupe armé FRPI, actif depuis 20 ans en Ituri, dans l'est de la République démocratique du Congo où des dizaines de milices portent encore les armes.

"Après plusieurs tentatives avortées dans le passé, le gouvernement congolais et la Force de Résistance Patriotique de l'Ituri (FRPI), ont signé ce vendredi 28 février 2020 un accord destiné à restaurer la paix, la sécurité et la stabilisation" dans le sud de l'Ituri, écrit la Mission des Nations unies au Congo (Monusco).

"Cet accord, qui a bénéficié d'un important soutien de la Monusco, est censé mettre fin à près de deux décennies de violences", ajoute la mission onusienne.

"Pour nous les femmes, cet accord est synonyme d'espoir. Pendant près de 20 ans, les femmes étaient violées. On allait difficilement aux champs. Les enfants ne partaient presque pas à l'école à cause de l'insécurité", a déclaré Anualite Zawadi, une habitante de Gety, cité par la Monusco.

Le FRPI, qui compte aujourd'hui environ 500 combattants, un expert, était actif dans le sud de l'Ituri, une province riche en or.

L'accord prévoit le cessez-le-feu et l'intégration d'anciens miliciens à l'armée régulière.

Le FRPI est une survivance du conflit communautaire qui avait ravagé l'Ituri entre 1999 et 2003, faisant des dizaines de milliers de morts jusqu'à l'intervention d'une force européenne Artémis sous commmandement français.

L'un des ses ex-chefs, Germain Katanga, a été condamné en 2014 à 12 ans de prison par la Cour pénale internationale (CPI) pour complicité de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité.

Un autre de ses ex-chefs emblématiques, Cobra Matata, avait été arrêté et transféré à Kinshasa en janvier 2015. Son procès n'a jamais démarré.

Plusieurs milliers de combattants FRPI avaient été démobilisés et intégrés à l'armée congolaise de 2004 à 2006, mais le groupe avait commencé à se reformer fin 2007.

Depuis fin 2017, l'Ituri a connu un regain de violences dans sa partie nord (territoire de Djugu).

"Au moins 701 personnes ont été tuées" dans ces violences qui pourraient constituer "un crime contre l'humanité", selon une enquête de l'ONU publiée en janvier.

L'épidémie d'Ebola et les tueries du groupe armée d'origine ougandaise ADF menace le sud de l'Ituri, voisine de la province du Nord Kivu.