Crimes contre l'humanité: un chef rebelle tchadien remis en liberté en France

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Un important chef rebelle tchadien, opposant au président Idriss Déby Itno, a été remis en liberté vendredi en France, où il est mis en examen depuis juin 2019 dans une enquête pour crimes contre l'humanité, a appris samedi l'AFP de sources judiciaires.

Le juge d'instruction a ordonné lundi la libération sous contrôle judiciaire du général Mahamat Nouri mais le parquet national antiterroriste avait contesté cette décision via un référé-détention, a expliqué une première source judiciaire.

La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris a validé cette libération vendredi, a précisé la seconde source judiciaire. Elle a notamment considéré que le maintien en détention de ce suspect n'était plus nécessaire au regard des besoins de l'enquête, toujours en cours.

Le parquet général avait soutenu le référé-détention et réclamé l'infirmation de l'ordonnance du magistrat instructeur.

Il y a neuf mois, M. Nouri avait été mis en examen pour "crimes contre l'humanité" et "participation à une association de malfaiteurs en vue de la préparation d'un crime contre l'humanité", puis placé en détention provisoire.

Un second suspect, l'opposant Abakar Tollimi, avait alors été lui aussi présenté à des juges d'instruction mais placé sous le statut intermédiaire de témoin assisté.

Selon le ministère public, ils sont "soupçonnés d'avoir diligenté des opérations de recrutements forcés de combattants, dont des mineurs", au Tchad et dans la province frontalière soudanaise du Darfour entre décembre 2005 et juillet 2010, des faits qu'ils contestent.

Né en 1947, le général Mahamat Nouri, considéré comme l'un des plus influents chefs rebelles au régime du président tchadien, avait été interpellé à son domicile du Val-de-Marne, à proximité de Paris.

Les arrestations avaient été effectuées dans le cadre d'une enquête préliminaire ouverte par le parquet le 10 mai 2017, à la suite d'un signalement de l'Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra).

C'est auprès de cet organisme que le chef rebelle avait déposé une demande d'asile, qui avait été rejetée.

Le pôle crimes contre l'humanité et crimes de guerre du tribunal de Paris s'était saisi de ce dossier en vertu d'une compétence universelle qui l'autorise à poursuivre des suspects s'ils sont sur le territoire français.