Centrafrique: 9 combattants d'un groupe armé arrêtés après les violences dans le sud-est

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Neuf combattants d'un groupe armé impliqués dans l'attaque il y a une semaine d'une ville du Sud-Est de la Centrafrique, pays ravagé par les conflits depuis plus de vingt ans, ont été arrêtés et remis à la justice.

Les neuf miliciens appréhendés appartiennent à une branche de l'Union pour la paix en Centrafrique (UPC), un groupe armé qui a attaqué le 19 mai la ville d'Obo, selon un communiqué de la Cour pénale spéciale (CPS), chargée de juger les violations graves des droits humains en Centrafrique, publié lundi soir.

Dirigée par Ali Darassa, l'UPC est l'une des plus importantes milices du pays. Elle cherche depuis plusieurs mois à étendre son emprise vers le Sud-Est, aux carrefours de la Centrafrique, de la République démocratique du Congo et du Soudan du sud.

Selon le communiqué de la Cour pénale spéciale, le groupe commet des attaques "généralisées et systématiques sur la population civile".

Lors de l'attaque d'Obo, les éléments de l'UPC avaient été repoussés par les Forces armées centrafricaines, assistés par les casques bleus de la Mission des Nations unies en Centrafrique (Minusca), déployée dans ce pays depuis 2014.

A quelques mois d'une élection présidentielle à haut risque, prévue pour décembre 2020, la Centrafrique est toujours en proie aux exactions des milices, malgré la signature d'un accord de paix entre le pouvoir central et 14 groupes armés, dont l'UPC, le 6 février 2019.

Le pouvoir à Bangui ne contrôle toujours qu'une maigre partie du territoire, et ces derniers mois, les combats avec l'armée ou entre milices se sont même intensifiés. Fin avril, 28 personnes, dont au moins 21 civils, ont été tuées à Ndélé, dans le Nord-Est, lors d'affrontements entre deux factions issues d'un même groupe armé. Après cette tuerie, la Cour pénale spéciale a annoncé avoir ouvert une enquête pour crime de guerre et contre l'Humanité.

Créée par décret en 2015 et inaugurée en 2018, la CPS est chargée de juger les violations graves des droits humains et du droit international humanitaire commises en République centrafricaine depuis 2003. Elle est composée de juges nationaux et internationaux et soutenue par l'Union européenne et l'ONU.