Le sort des principaux acteurs des guerres en ex-Yougoslavie

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Voici le sort des principaux protagonistes des conflits ayant déchiré l'ex-Yougoslavie dans les années 90, alors que la justice internationale a accusé mercredi le président kosovar Hashim Thaci de crimes de guerre et crimes contre l'humanité.

- Procédures en cours -

- Ratko MLADIC, 77 ans, ancien chef militaire des Serbes de Bosnie. Condamné en novembre 2017, par le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY), à perpétuité pour crimes de guerre, crimes contre l'humanité et génocide, notamment pour son rôle dans le siège de Sarajevo et le massacre de Srebrenica. Surnommé le "Boucher des Balkans", Ratko Mladic a été arrêté en 2011 après seize années de cavale.

La défense et l'accusation ont tous deux fait appel de cette décision. Les audiences des appels ont été plusieurs fois reportées, la dernière fois en raison de la pandémie de coronavirus.

- Hashim THACI, 52 ans, Président du Kovoso depuis 2016, il fut le chef politique de l'Armée de libération du Kosovo (UCK), qui a combattu les forces serbes durant le conflit de 1998-99. Il a mené son pays à l'indépendance en 2008.

Mercredi, les procureurs du tribunal spécial pour le Kosovo l'ont accusé de "crimes contre l'humanité et de crimes de guerre, y compris meurtre, disparition forcée de personnes, persécution et torture", des charges qui doivent encore être confirmées par un juge.

- Condamnés -

- Radovan KARADZIC, 75 ans, a été condamné en 2019 appel à la prison à vie pour génocide, crimes de guerre et crimes contre l'humanité. En première instance, l'ex-dirigeant des Serbes de Bosnie avait été condamné en mars 2016 à 40 ans de prison. Il a été condamné pour son rôle dans le massacre de Srebrenica et le siège de Sarajevo, ainsi que dans le déplacement des populations sur des bases ethniques. Arrêté en 2008 après 13 ans de clandestinité, il est le plus haut responsable condamné par le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY). L'audience en appel s'est déroulée devant le Mécanisme pour les tribunaux pénaux internationaux (TPI), qui a pris le relais du TPIY.

- Biljana PLAVSIC, 89 ans, vice-présidente puis présidente de la République des Serbes de Bosnie. Seule femme jugée devant le TPIY, qui l'a condamnée en 2003 à onze ans de prison pour crimes de guerre. Libérée en octobre 2009.

- Vojislav SESELJ, 65 ans, dirigeant ultranationaliste serbe. En mars 2016 à la surprise générale, il a été acquitté par le TPIY de l'ensemble des accusations de nettoyage ethnique contre des Croates, des musulmans et d'autres non-Serbes. En avril 2018, en appel, il a été condamné à dix ans de prison pour crimes contre l'humanité et laissé libre, ayant déjà passé près de 12 ans en détention préventive. Ce partisan virulent de la "Grande Serbie" a depuis siégé au Parlement serbe.

- Acquitté -

- Ante GOTOVINA, 64 ans, ancien général croate. Condamné en première instance à 24 ans de prison par le TPIY pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre, il a été acquitté en appel en 2012.

- Décédés -

- Slobodan MILOSEVIC, président de la Serbie de 1990 à 2000. Décédé en 2006 à 64 ans dans le centre de détention du TPIY, où il était jugé pour génocide, crimes contre l'humanité et crimes de guerre.

- Franjo TUDJMAN, président de la Croatie de 1990 à sa mort en 1999. Ce nationaliste a mené son pays à l'indépendance en 1991, provoquant un conflit avec les Serbes de Croatie qui a fait environ 20.000 morts. Le TPIY avait fait savoir qu'il aurait été inculpé de crimes de guerre s'il était resté en vie.

- Zeljko RAZNATOVIC, alias ARKAN. Chef du groupe paramilitaire serbe des "Tigres", inculpé en 1997 de crimes contre l'humanité et crimes de guerre pour des faits commis en 1995 à Sanski Most (Bosnie). L'acte d'accusation n'a été révélé qu'après sa mort. Abattu en janvier 2000 dans le hall de l'hôtel Intercontinental de Belgrade, un assassinat non élucidé.

- Slobodan PRALJAK. Lors du dernier jugement du TPIY, le 29 novembre 2017, ce Croate de Bosnie, 72 ans, s'est suicidé en avalant du cyanure en pleine audience. Les juges venaient de confirmer sa condamnation à 20 ans de prison pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité commis contre des musulmans bosniaques.