Alain Soral condamné en appel pour négationnisme, sa peine allégée

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L'essayiste d'extrême droite Alain Soral a été condamné jeudi en appel à 5.000 euros d'amende, avec possibilité d'emprisonnement en cas de non-paiement, pour contestation de l'existence de la Shoah, une peine considérablement allégée.

Soral, de son vrai nom Alain Bonnet, 61 ans, est condamné pour avoir publié sur son site internet des conclusions litigieuses de son avocat dans une autre affaire.

Le 15 avril 2019, le tribunal correctionnel de Paris l'avait condamné à un an ferme pour négationnisme, en assortissant cette peine d'un mandat d'arrêt, et avait condamné son avocat Damien Viguier à 5.000 euros d'amende pour complicité, en raison du contenu des conclusions. Ils avaient fait appel.

Le parquet avait cependant décidé de ne pas exécuter ce mandat d'arrêt et d'en faire appel, estimant que le tribunal ne pouvait pas délivrer un tel mandat pour une condamnation au titre de la loi de 1881 sur la liberté de la presse.

Aux sources de ce dossier se trouve une autre affaire: en 2016, le site d'Alain Soral avait publié un dessin représentant, sur une fausse Une titrée "Chutzpah Hebdo", le visage de Charlie Chaplin devant l'étoile de David, avec la question "Shoah où t'es ?", référence à la Une polémique de "Charlie Hebdo" après les attentats de Bruxelles, "Papa où t'es ?".

Pour cette publication négationniste, Soral avait été définitivement condamné à 10.000 euros d'amende, avec possibilité d'emprisonnement en cas de non-paiement.

En novembre 2017, le même site avait alors publié les conclusions de son avocat Damien Viguier dans l'affaire "Shoah où t'es ?". Il y citait par exemple le négationniste Robert Faurisson ou prétendait que les savons faits à partir de graisse humaine par les nazis ou les abats-jour en peau humaine n'étaient que "propagande de guerre".

Jeudi, la cour d'appel de Paris a jugé que Soral était bien coupable de négationnisme, pour avoir publié ces conclusions, mais rappelé qu'à l'époque des faits, l'essayiste maintes fois condamné ne l'était encore qu'à des amendes.

Elle l'a donc condamné à 100 jours-amende à 50 euros, soit 5.000 euros d'amende qui s'ils ne sont pas payés se transforment en emprisonnement. En l'absence de peine de prison, elle n'a pas tranché la question du mandat d'arrêt.

Elle a en revanche relaxé son avocat, Damien Viguier, estimant, contrairement aux associations parties civiles, qu'il n'est "pas prouvé avec la certitude nécessaire" qu'il ait donné son accord à la publication de ses conclusions.