Sommet sur le conflit Serbie-Kosovo vendredi par visioconférence avec Macron et Merkel (Elysée)

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Un sommet sur les relations tendues entre Serbie et Kosovo, sous l'égide de la France, l'Allemagne et l'UE sera organisé par visioconférence vendredi "pour relancer le dialogue" entre les deux anciens ennemis et "permettre à l'UE de faciliter la solution de leurs différends", a annoncé l'Elysée lundi.

Belgrade refuse toujours de reconnaître l'indépendance proclamée en 2008 par le Kosovo après la guerre de la fin des années 1990, qui a fait 13.000 morts.

Ce sommet rassemblera le président Emmanuel Macron, la chancelière Angela Merkel, le président serbe Aleksandar Vucic, le premier ministre kosovar Avdullah Hoti, le haut-représentant de l'UE pour les affaires étrangères Josep Borell ainsi que le représentant spécial de l'UE pour les Balkans occidentaux, Miroslav Lajcak.

Il intervient alors que le président kosovar Hashim Thaçi vient d'être mis en accusation pour crimes de guerre pendant le conflit avec la Serbie (1998-99) par les procureurs du tribunal spécial de la Haye fin juin.

Sa mise en accusation a fait annuler un autre sommet Serbie-Kosovo prévu le 27 juin à la Maison Blanche, qui voulait jouer les médiateurs dans ce conflit entre Européens.

Le sommet de vendredi, organisé à l'initiative d'Emmanuel Macron, précise l'Elysée, fait suite à celui de Berlin en avril 2019, où la Serbie et le Kosovo avaient accepté, sous égide de la France et de l'Allemagne, de reprendre leurs pourparlers, vingt ans après leur conflit armé.

A l'époque les deux pays avaient prévu de se retrouver quelques mois plus tard à Paris mais leur dialogue s'est de nouveau enlisé.

Alors que les Européens étaient en première ligne jusqu'ici dans cette médiation, Washington s'est invité pour jouer les médiateurs avec une approche "économique" afin de relancer le dialogue.

Beaucoup d'observateurs y voient la recherche d'une victoire diplomatique pour Donald Trump à quatre mois de l'élection américaine.

Mais deux jours avant le sommet à Washington, le chef de l'Etat kosovar a rebroussé chemin à l'annonce de sa mise en accusation pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité.

Le président kosovar a déclaré qu'il démissionnerait "immédiatement" si les accusations du Tribunal spécial pour le Kosovo étaient confirmées par une inculpation formelle.

Ce sera donc son premier ministre qui participera au sommet organisé par l'Elysée.

En préalable à ce sommet, Emmanuel Macron recevra le premier ministre kosovar le 7 juillet puis le président serbe le 9 juillet.