Le dialogue Kosovo-Serbie "de nouveau sur les rails" (UE)

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Le dialogue entre la Serbie et le Kosovo est "de nouveau sur les rails" s'est félicitée l'Union européenne dimanche, à l'issue d'une réunion virtuelle entre leurs dirigeants et avant une rencontre cruciale jeudi à Bruxelles qui se déroulera en face-à-face.

La réunion de dimanche a eu lieu sous les auspices de l'Union qui a repris la main sur ce dossier épineux avec l'objectif de normaliser les relations entre la Serbie et son ancienne province qui a proclamé son indépendance en 2008.

"Je suis heureux de pouvoir dire qu'après le sommet de Paris et la rencontre d'aujourd'hui, le dialogue facilité par l'UE en vue d'une normalisation des relations Serbie-Kosovo est de nouveau sur les rails", a déclaré le représentant spécial de l'UE pour les Balkans occidentaux, Miroslav Lajcak, qui assistait à la visioconférence.

"Nous nous sommes mis d'accord sur les principaux éléments du processus ainsi que sur l'agenda de la rencontre de jeudi qui se tiendra physiquement", a ajouté le diplomate, sans davantage de détails.

Il a remercié les deux responsables pour "leur engagement constructif".

Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell, qui s'est entretenu séparément avec les deux hommes avant la réunion les avait appelés à faire preuve de "courage politique".

- "Essayer encore" -

"Ce n'est jamais facile de trouver des solutions à des problèmes qui durent depuis si longtemps et ont été tellement douloureux, mais c'est pour cela que nous sommes ici aujourd'hui, pour essayer encore", avait déclaré M. Borrell, ajoutant que la situation actuelle "empêche le développement des deux côtés".

Depuis la proclamation de son indépendance, le Kosovo est reconnu par plus de 100 pays membres des Nations unies et 22 Etats sur 27 au sein de l'UE mais la Serbie refuse de reconnaître cette indépendance, proclamée à l'issue d'une guerre sanglante en 1998-99.

Ce refus serbe, dont la position est suivie par la Russie et la Chine, bloque la reconnaissance formelle du Kosovo par les Nations unies.

Pour Belgrade, l'absence de normalisation est un obstacle majeur à l'adhésion de la Serbie à l'UE.

MM. Hoti et Vucic s'étaient entretenus pour la première fois vendredi, toujours à distance, en présence de la chancelière allemande Angela Merkel, du président français Emmanuel Macron et des représentants de l'UE, marquant la reprise du dialogue interrompue depuis près de 18 mois.

Le président kosovar, Hashim Thaçi, est empêché de participer à ce processus par sa mise en accusation pour crimes de guerre.

Les Etats-Unis, qui avaient été un des principaux acteurs de l'opération de l'Otan contre les Serbes en 1999, avaient souhaité organiser un sommet Serbie-Kosovo à la Maison Blanche le 27 juin.

Mais la mise en accusation d'Hashim Thaçi par les procureurs du tribunal spécial de la Haye au même moment a entraîné son report sine die.

"Nous discutons depuis dix ans sans grand succès. Espérons que cette fois, c'est le bon moment pour faire des progrès", avait souligné avant la rencontre de dimanche un haut responsable européen, sous couvert de l'anonymat.

Avertissant que de nombreuses difficultés se dressent sur le chemin d'une normalisation, il a exprimé l'espoir que cette nouvelle séquence de dialogue soit "le début de l'histoire".

La guerre du Kosovo entre forces serbes et guérilla indépendantiste kosovare albanaise a fait plus de 13.000 morts, des Albanais pour la plupart. Elle s'est terminée quand une campagne occidentale de bombardements a contraint les forces serbes à se retirer.