Les principaux foyers de violences armées dans l'Est de la RDC

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Plusieurs foyers de violences parsèment l'Est de la République démocratique du Congo, infesté de groupes armés d'importances diverses depuis près de 30 ans.

Au 1er semestre 2020, le nombre de personnes tuées par les groupes armés (1.315) a triplé par rapport à la même période l'an dernier (416), selon un rapport du Bureau des droits de l'homme des Nations unies publié mercredi.

L'Ituri a enregistré le nombre de morts le plus élevé (636), suivi du Nord-Kivu (541), Sud-Kivu (58) et Tanganyika (57).

- Ituri

Située dans le nord-est du pays, la province aurifère de l'Ituri a renoué avec les violences en décembre 2017 dans un conflit pour le contrôle des terres qui oppose les Lendu, majoritairement agriculteurs, et les Hema, éleveurs et commerçants.

Les assaillants sont essentiellement des membres du groupe armé Coopérative pour le développement du Congo (Codeco), qui prétendent défendre les Lendu.

Ces violences s'apparentent à un "crime contre l'humanité", d'après l'ONU pour qui les victimes sont principalement des membres de la communauté Hema qui n'a pas constitué de milices, s'en remettant à l'autorité de l'État.

Entre 1999 et 2003, un conflit entre les milices des deux communautés Lendu et Hema, instrumentalisé par l'Ouganda voisin, avait fait des dizaines de milliers de morts.

Nord-Kivu

Des civils sont régulièrement kidnappés dans leurs champs ou tués dans leurs maisons, dans des épisodes de violences qui se suivent et se ressemblent depuis octobre 2014 dans la région de Beni, faisant plus de 1.000 morts.

Les massacres sont attribués aux Forces démocratiques alliés (ADF), groupe d'origine ougandaise, en représailles aux opérations de l'armée lancées en fin octobre 2019.

Plus au sud, dans le territoire de Rutshuru, les membres d'un autre groupe, les Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR), sont accusés de cibler des civils et les forces régulières. Ils sont tenus responsables de la mort d'une douzaine de rangers dans le parc des Virunga le 24 avril.

Les FDLR sont des rebelles hutu rwandais réfugiés en RDC, dont certains des fondateurs au début des années 2000, ont participé au génocide de 1994 au Rwanda qui avait fait quelque 800.000 morts, en majorité des tutsi.

Sud-Kivu

Dans le territoire enclavé de Fizi, des violences opposent depuis un an des Congolais tutsi rwandophones, les Banyamulenge, à d'autres communautés locales (les Babembe, Bafuliro et Banyindu).

Mi-juillet, une attaque sanglante a visé Kipupu, un village enclavé, situé sur les hauts-plateaux de Fizi qui surplombent le lac Tanganyika, non loin du Burundi et du Rwanda. Le bilan diverge considérablement (18 à 220 morts) dans cette région où les sources sont difficilement accessibles.

Tanganyika

Au Tanganyika (sud-est), les affrontements entre les milices de la minorité pygmée, les Twa, et celles des bantous majoritaires sont régulièrement rapportés.

Le conflit porte sur le contrôle des terres et l'exploitation minière artisanale.