Le Soudan réitère sa volonté de coopérer avec la CPI sur les crimes au Darfour

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Le Premier ministre soudanais Abdallah Hamdok s'est engagé samedi à coopérer avec la procureure de la Cour pénale internationale (CPI) Fatou Bensouda, en visite à Khartoum pour discuter de l'extradition de responsables recherchés pour "génocide" au Darfour, selon le gouvernement soudanais.

"Cette visite historique est une preuve de la réforme totale du nouveau Soudan", a tweeté le chef du gouvernement de transition après sa rencontre avec Mme Bensouda.

Le sort de l'ex-président Omar el-Béchir, déchu par une révolte populaire en avril 2019 et recherché depuis plus d'une décennie par la CPI pour "génocide", "crimes de guerre" et "crime contre l'humanité" au Darfour, n'a toutefois pas été mentionné dans les déclarations publiques.

Mme Bensouda a confié à l'agence de presse soudanaise SUNA que sa visite avait un "double objectif": "discuter (...) de la complémentarité du travail de la Cour et de l'appareil judiciaire soudanais sur le Darfour" et de la "coopération des autorités soudanaises dans la collecte d'informations sur M. (Ali) Abdel Rahman Kosheib".

Le chef de milice Ali Kosheib fait partie des deux collaborateurs de l'ex-président Omar el-Béchir recherchés par la CPI pour "crimes contre l'humanité" et "génocide" au Darfour, où le conflit a fait --surtout au cours des premières années-- 300.000 morts et 2,5 millions de déplacés, selon l'ONU.

Après treize ans de fuite, M. Kosheib s'est rendu début juin à la CPI, qui l'a officiellement inculpé le 15 juin de 53 chefs de crimes de guerre et contre l'humanité commis au Darfour entre 2003 et 2004, dont meurtres, viols, pillages et tortures.

"L'engagement du Soudan pour la réalisation de la justice ne fait pas seulement partie de ses obligations internationales mais répond également à des revendications populaires", a affirmé M. Hamdok dans un communiqué.

Le gouvernement de transition s'était engagé verbalement en février à favoriser la comparution d'Omar el-Béchir devant la CPI, à une date indéterminée.

Reconnu coupable de corruption en décembre 2019, l'ancien autocrate de 76 ans est actuellement jugé dans un procès distinct pour le coup d'Etat l'ayant porté au pouvoir en 1989 et dans lequel il risque la peine de mort, aux côtés de 27 autres accusés.

La procureure de la CPI, dont la visite au Soudan se termine le 21 octobre, a également rencontré samedi le Garde des Sceaux soudanais Nasr Eldin Abdel Bari, selon SUNA. Elle s'est aussi entretenue avec un membre du Conseil souverain de transition, a affirmé le Conseil.