Darfour: discussions de la CPI à Khartoum sur l'accès de ses enquêteurs au Soudan

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La procureure générale de la Cour pénale internationale, Fatou Bensouda, a déclaré mardi que ses discussions à Khartoum portaient notamment sur "l'accès immédiat" au Soudan des enquêteurs de la CPI, saisie des atrocités commises au Darfour sous l'ex-président Omar el-Béchir.

Mme Bensouda conduit une délégation de la CPI à Khartoum depuis samedi afin de discuter des modalités de procès pour M. Béchir et d'autres ex-responsables mis en cause dans le conflit du Darfour qui a fait 300.000 morts et 2,5 millions de déplacés, selon l'ONU.

L'ex-président, destitué en 2019 sous la pression de la rue, ainsi que plusieurs de ses proches collaborateurs sont recherchés par la Cour, installée à La Haye, pour "crimes contre l'humanité" et "génocide" au Darfour (ouest), région déchirée par un conflit meurtrier qui a commencé en 2003.

Lors d'une conférence de presse à Khartoum, Mme Bensouda a expliqué que les discussions avec les responsables soudanais avaient porté notamment sur "un protocole d'accord concernant les modalités de coopération, les visites techniques, et l'accès immédiat au Soudan par nos enquêteurs".

La magistrate a dit attendre des "progrès dans les meilleurs délais sur tous ces points".

Elle a qualifié d'"historique" sa visite à Khartoum, et salué les efforts de coopération du gouvernement de transition, au pouvoir depuis la chute de M. Béchir.

Mme Bensouda a affirmé qu'elle envisageait de lancer une "enquête sur le terrain au Darfour le plus tôt possible", ainsi que d'installer à Khartoum d'une "délégation permanente" de la CPI.

Outre M. Béchir, deux autres suspects, l'ex-gouverneur de l'Etat du Kordofan-Sud, Ahmed Haroun, et Abdel Rahim Mohamed Hussein, ancien ministre de la Défense, sont recherchés par la CPI pour les mêmes motifs. Tous deux sont détenus au Soudan.

Après treize ans de fuite, Ali Kosheib, chef de milice et proche collaborateur de M. Béchir également accusé, s'est rendu début juin à la CPI, qui l'a officiellement inculpé de 53 chefs de crimes de guerre et contre l'humanité commis entre 2003 et 2004, dont meurtres, viols, pillages et tortures.

Un cinquième prévenu, le chef rebelle Abdallah Banda, est, lui, en cavale.

Reconnu coupable de corruption en décembre 2019, l'ancien autocrate de 76 ans est actuellement jugé à Khartoum dans un procès distinct pour le coup d'Etat l'ayant porté au pouvoir en 1989.