Tractations politiques en RDC: Tshisekedi a reçu l'ex-chef de guerre Bemba

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Le président congolais Félix Tshisekedi, en pleine crise avec le camp de son prédécesseur Joseph Kabila, a échangé mercredi avec l'ex-chef de guerre Jean-Pierre Bemba, première personnalité politique qui s'est rendu aux "consultations nationales" en cours en République démocratique du Congo.

Débutées lundi, ces consultations initiées par le chef de l'État vise à créer une "Union sacrée de la nation", face à la persistance des tensions au sein de la coalition au pouvoir en RDC.

L'ancien opposant Tshisekedi gouverne en coalition avec le Front commun pour le Congo (FCC) la plate-forme politique de son prédécesseur Kabila, avec qui il a signé un accord politique après son investiture le 24 janvier 2019.

"C'était cordial (...). Je soutiens tout dialogue entre les Congolais", a déclaré de manière lapidaire M. Bemba, président du parti d'opposition Mouvement de libération du Congo (MLC).

Cet ancien vice-président congolais a été acquitté en 2018 de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité par la Cour pénale internationale (CPI), après avoir passé près d'une décennie en détention.

Après une entrevue en présence des collaborateurs du chef de l'État, les deux personnalités ont eu ensuite un aparté pendant plus d'une quinzaine de minutes.

Au troisième jour des consultations, le président Tshisekedi a notamment rencontré des organisations culturelles et des artistes. Les mouvements citoyens Lutte pour le changement (Lucha) et Filimbi doivent également être reçus.

Mardi, M. Tshisekedi avait échangé avec des associations de la société civile qui l'ont invité, selon leur porte-parole Christopher Ngoy, "à mettre un terme à la coalition" avec les pro-Kabila.

La crise au sein de la coalition au pouvoir a pris de l'ampleur le 21 octobre, lorsque le chef de l'État a présidé la cérémonie de prestation de serment des trois nouveaux membres de la Cour constitutionnelle qu'il a nommés en juillet, malgré l'opposition de ses partenaires du FCC.

Le camp Kabila avait alors accusé le chef de l'État d'avoir fait "le choix délibéré de violer la Constitution" et qualifié la cérémonie d'"irrégulière" pour "des personnalités nommées de manière illégale".

La partie est d'autant plus difficile pour le chef de l'État et l'alliance qui le soutient, Cap pour le changement (CACH), que le camp Kabila est majoritaire au gouvernement (43 ministres contre 23) mais aussi au Parlement et dans les Assemblées provinciales.