Nagorny Karabakh: plus d'un mois de combats meurtriers

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Du début des combats fin septembre, à l'accord sur la fin des hostilités signé dans la nuit de lundi à mardi, rappel des événements au Nagorny Karabakh, région séparatiste d'Azerbaïdjan à majorité arménienne soutenue par Erevan.

Les hostilités ont fait au moins 1.300 morts, mais le nombre de victimes est probablement beaucoup plus élevé.

- Début des combats -

Le 27 septembre, les autorités du Nagorny Karabakh annoncent que l'Azerbaïdjan a lancé une campagne de bombardements "tout au long de la ligne de contact" et sur Stepanakert, capitale de l'enclave.

Bakou affirme avoir déclenché une "contre-offensive" en réponse à une "agression" arménienne.

- Ankara soutient l'Azerbaïdjan -

Le 28, le président turc Recep Tayyip Erdogan appelle l'Arménie à mettre fin à son "occupation du Nagorny Karabakh", assurant que la Turquie soutiendra l'Azerbaïdjan "par tous les moyens".

Le lendemain, l'Arménie affirme qu'un chasseur-bombardier turc a abattu un de ses avions de combat. Ankara dément.

Le Kremlin demande à la Turquie de ne pas jeter de "l'huile sur le feu".

Le Conseil de sécurité de l'ONU réclame un "arrêt immédiat des combats".

- Crainte d'"escalade" -

Le 30, Moscou, "très préoccupé" du déploiement de combattants "venant notamment de Syrie et de Libye", dit craindre une "escalade" dans la région.

Le président azerbaïdjanais Ilham Aliev jure de poursuivre ses opérations jusqu'à la reconquête du territoire ou au retrait total des forces arméniennes.

Le 1er octobre, les présidents russe, français et américain, dont les pays co-président le groupe de Minsk - chargé depuis 1992 de la médiation dans le dossier du Nagorny Karabakh -, réclament "la cessation immédiate des hostilités".

- Stepanakert bombardée -

Le 2 octobre, Stepanakert est la cible de tirs d'artillerie lourde.

Le 4, les bombardements sur les zones urbaines s'intensifient, visant notamment Stepanakert et Gandja, deuxième ville d'Azerbaïdjan.

Le 6, le Premier ministre arménien Nikol Pachinian accuse la Turquie d'avoir provoqué "la guerre". Il se dit "convaincu" que si la situation l'exige, la Russie remplira ses "obligations", les deux pays étant liés par un traité d'alliance militaire.

Le 8, une cathédrale emblématique est bombardée à Choucha (sud de Stepanakert).

- Cessez-le-feu violé -

Le 10, à l'issue de pourparlers sous médiation russe, les deux belligérants conviennent d'un cessez-le-feu "humanitaire" et s'engagent à démarrer des discussions.

Mais la trêve est rapidement rompue.

- Escalade -

Le 14, l'armée azerbaïdjanaise annonce avoir bombardé des "systèmes de lancement de missiles" en Arménie.

Les troupes séparatistes ont reculé au nord et au sud de la ligne de front, reconnaissent le Premier ministre arménien et le dirigeant de l'enclave.

Le président turc dément la présence de combattants syriens pro-turcs sur le terrain.

Le 15, nouveaux bombardements sur Stepanakert.

- Série d'échecs -

Le 18, une nouvelle "trêve humanitaire" conclue à Paris est violée sitôt son entrée en vigueur.

Le 21, le Premier ministre arménien affirme exclure toute "solution diplomatique".

Le 26, échec d'une troisième tentative de trêve négociée par Washington.

- L'Arménie demande l'aide de Moscou -

Le 31, le Premier ministre arménien demande au président Vladimir Poutine d'envisager une aide pour assurer la sécurité de son pays.

Moscou se déclare prêt à fournir l'assistance "nécessaire" à l'Arménie si les combats s'étendent au territoire arménien.

Bakou affirme ne pas avoir l'intention d'attaquer militairement l'Arménie.

- Possibles "crimes de guerre" -

Le 2 novembre, la Haute-Commissaire aux droits de l'Homme de l'ONU, Michelle Bachelet, évoque de possibles crimes de guerre après des attaques "indiscriminées" contre des populations civiles.

- Prise de Choucha -

Le 8, l'Azerbaïdjan affirme que ses troupes ont pris la ville stratégique de Choucha, située à seulement quinze kilomètres de Stepanakert.

Le 9, les autorités du Nagorny Karabakh reconnaissent la perte de Choucha.

- Accord "douloureux" -

Dans la soirée, le Premier ministre arménien annonce la signature "incroyablement douloureuse" d'un accord pour mettre fin aux combats.

Signé par le président azerbaïdjanais et le Premier ministre arménien ainsi que le président russe, l'accord prévoit que les belligérants gardent les positions qu'ils occupent.

L'Azerbaïdjan reprend ainsi le contrôle de districts autour de l'enclave ainsi que de territoires de la province séparatiste.

- Colère à Erevan -

Dans la nuit, une foule de manifestants en colère dénonçant l'accord envahit le siège du gouvernement arménien à Erevan.

Le 10 au matin, la Russie commence à déployer quelque 2.000 soldats de maintien de la paix au Nagorny Karabakh.