Le procès de l'ex-rebelle Ntaganda s'ouvrira à La Haye et pas en RDC

1 min 29Temps de lecture approximatif

Le procès de l'ex-chef de guerre Bosco Ntaganda devant la Cour pénale internationale s'ouvrira au siège de la cour à La Haye et non en République démocratique du Congo, où il est accusé d'avoir commis des crimes contre l'humanité, a indiqué la CPI lundi.

"La Présidence de la CPI a décidé que les déclarations d'ouverture du procès dans l'affaire +Le Procureur c. Bosco Ntaganda+ auraient lieu au siège de la CPI", a indiqué la Cour dans un communiqué.

Des juges de la CPI avaient recommandé en mars que les "déclarations d'ouverture" dans ce procès aient lieu à Bunia, la capitale de l'Ituri, dans le nord-est de la RDC, dans "l'intention de rapprocher le travail judiciaire de la Cour des communautés les plus affectées", le reste du procès devant se dérouler à La Haye.

Mais la présidence, prenant en compte les risques pour la sécurité, le bien-être des témoins, l'impact logistique et les coûts estimés à plus de 600.000 euros, a finalement "conclu que les avantages potentiels de la tenue de procédures à Bunia seraient dépassés par ces risques".

Surnommé "Terminator" car réputé sans pitié, Bosco Ntaganda est accusé d'avoir joué un rôle central dans les crimes "ethniques" commis en Ituri en 2002 et 2003.

Bosco Ntaganda, 41 ans, doit répondre de 18 chefs de crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis par les Forces patriotiques pour la libération du Congo (FPLC), dont il était le chef militaire.

Il est notamment accusé d'avoir lui-même violé et réduit en esclavage sexuel des jeunes filles de moins de 15 ans.

Si le procès s'était ouvert à Bunia, cela aurait été une première dans l'histoire de la CPI : toute la salle d'audience aurait été du voyage, les juges, le greffe, M. Ntaganda et son équipe de défense, l'accusation et les représentants des victimes.

Milice à prédominance Hema, les FPLC combattaient principalement l'ethnie rivale Lendu pour le contrôle de l'Ituri, région riche en ressources naturelles, notamment de l'or, et en proie à des violences ayant fait quelque 60.000 morts depuis 1999.

M. Ntaganda avait été en mars 2013 le premier à se livrer à la CPI. Il s'était réfugié à l'ambassade des États-Unis au Rwanda après l'éclatement de sa milice congolaise et avait demandé son transfert à La Haye.