13.03.09 - TPIR/HATEGEKIMANA - LE PROCES DU LIEUTENANT HATEGEKIMANA DEMARRE LUNDI PROCHAIN

Arusha, 13 mars 2009 (FH) - Le procès du lieutenant Ildephonse Hategekimana, qui aurait dû démarrer le 26 janvier devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), débute lundi prochain, a-t-on appris vendredi de source officielle.

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« Le procès démarre lundi prochain ; la chambre sera présidée par la Malgache (Arlette) Ramaroson, les deux autres juges sont  la Jordanienne (Taghrid) Hikmet et le Tanzanien (Joseph) Masanche », a indiqué à l'agence Hirondelle le porte-parole du TPIR, Roland Amoussouga.

Le 26 janvier dernier, jour initialement prévu pour l'ouverture du procès, la juge camerounaise Florence Rita Arrey, qui devait présider la chambre, avait annoncé son retrait, entraînant ainsi un report sine. Mme Arrey avait constaté, à la dernière minute, qu'elle s'était déjà prononcée, dans le cadre d'un autre procès, sur les faits et gestes de Hategekimana en 1994.

Inculpé de génocide, complicité de génocide, assassinats et viols, cet officier qui commandait le petit camp militaire de Ngoma, dans la ville de Butare (sud) en 1994, est notamment accusé d'avoir, en personne, dirigé des attaques meurtrières contre les Tutsis et commis des viols. Or, dans un autre dossier, celui du colonel Tharcisse Muvunyi, la chambre de première instance dont faisait partie Mme Arrey, avait déjà conclu à la responsabilité de Hategekimana dans une attaque contre une résidence de religieuses. Ne pas se retirer aurait donc été, pour la juge Arrey, s'engager à juger deux fois le lieutenant, ce que la défense n'allait pas s'empêcher de dénoncer.

Au moment du report, 6 des 24 témoins que le procureur entend citer dans cette affaire étaient déjà au siège du tribunal. Ils sont tous rentrés au Rwanda, prêts à revenir après la recomposition de la chambre.

Originaire de Mugina, dans l'ancienne préfecture de Gitarama (centre), Hategekimana qui plaide non coupable, fait partie des 5 accusés que le procureur en chef du TPIR, Hassan Bubacar Jallow, a cherché en vain à faire juger par les tribunaux rwandais.

L'accusation est conduite dans l'affaire Hategekimana par le Camerounais William Egbe tandis que le Togolais Ahlonko Dovi mène l'équipe de la défense.

ER/GF

© Agence Hirondelle