08.10.09 - TPIR/NIZEYIMANA - LE CAPITAINE NIZEYIMANA COMPARAITRA DEVANT UN JUGE LA SEMAINE PROCHAINE

Arusha, 08 octobre 2009 (FH) - Le capitaine Ildephonse Nizeyimana, arrêté lundi dernier à Kampala (Ouganda), et transféré le lendemain au centre de détention du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) comparaîtra devant un juge de la juridiction « dans le courant de la semaine prochaine », a-t-on appris jeudi de source officielle.

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Au cours de cette audience, l'acte d'accusation sera lu à l'inculpé pour lui donner l'occasion de plaider coupable ou non coupable. Le greffe devra par la suite fixer une date pour le début du procès.

Le TPIR avait auparavant estimé que cette première comparution pouvait avoir lieu cette semaine. « Un délai supplémentaire a été accordé à l'accusé et à son avocat pour un examen du dossier avant la comparution initiale qui aura certainement lieu dans le courant de la semaine prochaine », a indiqué à l'agence Hirondelle le porte-parole du tribunal, Roland Amoussouga.

Le capitaine bénéficie, depuis son arrivée au centre de détention du TPIR, de l'assistance juridique de Bharat Chadha, un avocat tanzanien, a ajouté M.Amoussouga.

Accusé de crimes de génocide et de crimes contre l'humanité, Nizeyimana, originaire du nord du Rwanda, était commandant en second de l'Ecole des sous-officiers (ESO) de Butare (sud) au moment des faits.

« Le capitaine Nizeyimana, dans l'exercice de son autorité, a mis sur pied des unités d'éléments extrémistes auxquelles il a confié des missions secrètes », indique l'acte d'accusation. « Au cours de l'une de ces missions secrètes le 20 avril 1994, la capitaine Nizeyimana a envoyé un groupe de soldats conduits par le sous-lieutenant Pierre Bizimana à la résidence de la reine Rosalie Gicanda, figure emblématique pour tous les Tutsis et a ordonné son exécution, ce qui fut fait par la suite », poursuit le texte.

Rosalie Gicanda était la veuve de l'avant -dernier roi du Rwanda, Mutara III Rudahigwa.

« Ces éléments extrémistes comprenaient également des officiers de l'ESO, originaires du nord comme le capitaine Nizeyimana, sur lesquels il exerçait une autorité quasi exclusive. Ces officiers rendaient compte au capitaine Nizeyimana et exécutaient ses ordres », ajoute l'acte d'accusation.

Au quartier pénitentiaire du TPIR, le capitaine a retrouvé plusieurs compagnons d'armes, dont le lieutenant Ildephonse Hategekimana qui commandait le petit camp militaire de Ngoma, toujours à Butare. Selon des témoins experts de l'accusation au TPIR, les deux  accusés ont agi de concert pendant le génocide.

ER/GF

© Agence Hirondelle