23.11.09 - TPIR/IBUKA - LE TPIR REAFFIRME LES PRINCIPES DU DROIT FACE AUX MENACES D'IBUKA

Arusha, 23 Novembre 2009 (FH) - Le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) a défendu le bien fondé de son processus judiciaire et réaffirmé les principes de la loi, face à la menace de l'association de survivants du génocide, Ibuka, d'interrompre sa coopération avec le TPIR à la suite de l'acquittement de deux suspects de génocide.

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Ibuka a organisé vendredi dernier une manifestation pacifique à Kigali pour dénoncer les "fautes professionnelles" du TPIR.

« Ce n'est pas le premier acquittement au TPIR et l'acquittement est une procédure normale dans un système judiciaire », a expliqué le porte-parole du tribunal Roland Amoussouga dans une interview à l'Agence Hirondelle lundi.

Il a ajouté que les décisions de justice ne se prenaient pas en fonction des intérêts de personnes partisanes.

Amoussouga a défendu les juges en rappelant qu'ils étaient des professionnels de grande qualité : « Ils sont absolument indépendents, et quiconque attaquerait le tribunal sur son intégrité aurait bien tort ».

Il a également rappelé que des acquittements peuvent avoir lieu partout, y compris au Rwanda. « On peut comprendre les frustrations de certains, mais cela ne doit pas être le prétexte pour miner le processus judiciaire et pour empêcher la justice d'être rendue à toutes les victimes, y compris les suspects ».

"Nous sommes tous contre les décisions du TPIR. Relâcher des gens qui ont perpétré le génocide est un pur et simple déni de justice, relâcher des personnes comme Protais Zigiranyirazo, Bagambiki, Andre Ntagurera, Ignace Bagirishema, Gratien Kabiliji est injuste et nous manifestons contre cela", avait expliqué un manifestant cité par le New Times.

Le président d'Ibuka, Theodore Simburudari, aurait annoncé, selon le New Times, l'interruption de la coopération d'Ibuka avec le TPIR.

Le 16 novembre, la cour d'appel a annulé la peine de 20 ans de prison infligée en première instance à Protais  Zigiranyirazo et l'a acquitté des charges de génocide avant d'ordonner sa remise immédiate en liberté.

Le 17 novembre, la chambre de première instance a cette fois acquitté le père Hormidas Nsengimana après l'avoir déclaré non coupable de génocide.

SC/GF

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