« Cela n'arrêtera pas les poursuites au moment où nous finalisons le dossier contre M. Erlinder. Il sera bientôt appelé à répondre de son répertoire de négation du génocide qui insulte le peuple du Rwanda et enflamme ceux qui cherchent à nous faire du mal », indique le procureur général Martin Ngoga, dans un communiqué.
« La décision ne diminue, en aucune façon, la gravité des charges portées contre lui (...) La remise en liberté provisoire pour des raisons de santé ne peut pas être mal interprétée comme une défense de M. Erlinder », souligne ce texte en anglais.
« Elle prouve juste que le système judiciaire qu'il critique si librement voulait lui montrer sa compassion eu égard à son bien-être mental et physique », ajoute le communiqué.
Dans un entretien avec l'agence Hirondelle, M. Ngoga a précisé que le département d'Etat à Washington avait transmis à la justice rwandaise des certificats médicaux de Me Erlinder « délivrés par une clinique réputée des Etats-Unis ».
L'avocat avait été arrêté le 28 mai à Kigali où il était allé défendre l'opposante rwandaise Victoire Ingabire accusée, elle-même, de nier le génocide des Tutsi. Erlinder est, par ailleurs, avocat de la défense au Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) qui lui garantit une immunité dans l'accomplissement de sa mission.
Mardi, le TPIR avait, sur conseil des Nations Unies, exigé sa libération immédiate, affirmant qu'il était poursuivi en partie pour le contenu de ses interventions dans le cadre de son dossier devant le tribunal international.
Kigali nie tout lien entre le dossier Erlinder et son travail au TPIR.
« La Cour n'a pas pris en considération la demande du TPIR », a précisé sur les ondes de Radio Rwanda, le porte-parole des cours et tribunaux rwandais, Charles Kalimwabo.
L'équipe de défense de Me Erlinder s'est déclarée, quant à elle, satisfaite.
« Nous nous en réjouissons. Il est clair que c'est dans l'intérêt de notre client qui est désormais libre pendant que le dossier se poursuit », a déclaré au service kinyarwanda de la Voix de l'Amérique (VOA), Me Jean-Bosco Kazungu, l'un des 6 défenseurs d'Erlinder.
Interrogé par l'agence Hirondelle, le porte-parole du TPIR, Roland Amoussouga a, pour sa part, simplement indiqué que le tribunal prenait « acte de cette libération ».
ER/GF
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