02.07.12 - CPI/KADHAFI – LIBERATION DES QUATRE FONCTIONNAIRES DE LA CPI

La Haye, 2 juillet 2012 (FH) – Les quatre employés de la Cour détenus en Libye depuis le 7 juin ont été libérés lundi après-midi et devraient arriver dans la soirée aux Pays-Bas.

1 min 42Temps de lecture approximatif

 Au cours d’une conférence de presse organisée à Zenten, à 170 km au sud-ouest de Tripoli, le président de la Cour, Sang-Hyun Song, a exprimé sa reconnaissance aux autorités libyennes pour « leur accord donné aujourd’hui pour la libération des quatre fonctionnaires, afin que ces derniers puissent retrouver leurs familles ». Le président a aussi remercié les autorités de Zenten pour leur coopération, indique la Cour dans un communiqué.

L’avocate australienne de Saïf Al-Islam Kadhafi, Melinda Taylor, son interprète libanaise, Hélène Assaf, le juriste espagnol Esteban Peralta et l’ex-diplomate russe, Alexander Kodhakov, ont passé 26 jours en détention. Dans une vidéo de leur libération, diffusée sur l’internet, les deux femmes sont apparues voilées et vêtues de robes noires.

L’avocate australienne, désignée par la Cour pour représenter Saïf Al-Islam Kadhafi, avait été accusée par la brigade de Zenten d’espionnage et « d’atteinte à la sécurité nationale » pour avoir remis des documents au fils du défunt Guide libyen, dont une lettre de son ancien bras droit, Mohamed Ismaïl, recherché par Tripoli. Selon les propos du responsable des relations entre Tripoli et la Cour, Ahmed Gehani, rapportés par l’agence Reuters, les quatre membres de la Cour ont été relâchés en raison de leur immunité.

Le 22 juin, le procureur général de Libye s’était rendu à La Haye pour y rencontrer les autorités de la Cour. « Les informations rapportées par les autorités libyennes feront l’objet d’une enquête conformément aux procédures », précise la Cour dans son communiqué.

Les quatre employés s’étaient rendus sur place pour rencontrer Saïf Al-Islam Kadhafi, dans le cadre du mandat d’arrêt délivré par la Cour contre lui en juin 2011 pour crimes contre l’humanité. Le 1er mai, Tripoli, qui souhaite le juger sur son sol, avait déposé une requête demandant aux juges de renvoyer l’affaire vers la Libye, en vertu du principe de complémentarité.

Réagissant à la libération des quatre fonctionnaires, Amnesty International, qui avait lancé une pétition en leur faveur, estime que leur détention « montre que les autorités libyennes ne considèrent pas sérieusement le droit de Saïf Al-Islam Kadhafi à une défense effective et qu’il n’aura pas un procès équitable s’il est poursuivi en Libye ».

SM/GF