05.06.14 - RWANDA/JUSTICE - L’OUVERTURE DU PROCÈS DE L’EX- CHEF MILICIEN BERNARD MUNYAGISHARI REPORTÉE AU 05 NOVEMBRE

Kigali, 05 juin 2014 (FH) – La justice rwandaise a reporté mercredi au 05 novembre prochain l’ouverture du procès d’un ancien chef de milice transféré l’année dernière à Kigali par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), a constaté l’Agence Hirondelle.

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Poursuivi pour crimes de génocide et crimes contre l’humanité, Bernard Munyagishari a été remis aux autorités rwandaises en juillet 2013, dans le cadre de la stratégie de fin de mandat du TPIR qui doit théoriquement fermer les portes à la fin de l’année.En 1994, il était secrétaire général, pour la commune de Rubavu, du MRND (parti du président Juvénal Habyarimana), dans la préfecture de Gisenyi (nord) et président de l’aile jeunesse du parti, les fameux Interahamwe, pour toute la préfecture.Selon le procureur, il a entraîné et armé ses Interahamwe, préparé et dirigé leurs attaques meurtrières dans la ville de Gisenyi.Deuxième et dernier accusé remis au Rwanda par le TPIR, il plaide non coupable.A l’ouverture de l’audience de mercredi, la défense a demandé, à la surprise générale, un délai de trois ans pour se préparer : une année pour analyser l’acte d’accusation, une deuxième pour mener ses propres enquêtes et une troisième année pour rédiger ses conclusions.« L’accusation a mis 20 ans pour constituer son dossier », a souligné l’accusé, s’adressant en personne à la Cour, en guise d’appui à la demande de ses avocats Jean Baptiste Niyibizi et John Hakizimana, tous deux du barreau de Kigali.De l’autre côté de la barre, l’accusation a trouvé le délai excessif et dénoncé des manœuvres dilatoires.Après délibération, la chambre a décidé de reporter l’ouverture du procès au 05 novembre prochain.  Selon cette décision, le procureur devra, d’ici là, remettre à la défense la version française des déclarations des témoins à charge.Dès son atterrissage à Kigali, dans la soirée du 27 juillet 2013, Munyagishari a toujours demandé à plaider en français, affirmant ne pas comprendre la langue rwandaise.Plusieurs fois débouté de cette demande, il a finalement obtenu gain de cause en mars dernier.L’ancien chef de milice a rejoint au Rwanda le pasteur Jean-Uwinkindi dont le procès a démarré le 14 mai après deux ans d’atermoiements.Mercredi, au terme de la présentation des faits du dossier, la chambre a ordonné au procureur de lui fournir la liste nominative des témoins qu’il entend citer à l’appui de sa thèse. S’il veut demander des mesures de protection pour des témoins, le procureur devra en présenter les raisons.La prochaine audience aura lieu le 12 juin.SRE-ER