6.01.15 - RDC/HRW - HRW APPELLE L'ARMÉE CONGOLAISE ET LA MONUSCO A REDOUBLER D'EFFORTS POUR ARRÊTER UN CHEF REBELLE MAI- MAI

Arusha, 06 janvier 2015 (FH) – L'organisation Human Rights Watch (HRW) a appelé mardi l'armée congolaise et la force des Nations unies en République démocratique du Congo (MONUSCO) à redoubler d'efforts en vue de l'arrestation de Ntabo Ntaberi Sheka, un chef de milice Maï Maï recherché depuis quatre ans.

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Le 6 janvier 2011, les autorités judiciaires congolaises ont émis un mandat d'arrêt pour crimes contre l'humanité à l'encontre de Ntabo Ntaberi Sheka pour sa responsabilité présumée dans divers crimes perpétrés dans l'est de la RDC, dont des viols massifs.

« Un simple mandat d'arrêt ne suffira pas à contraindre un chef rebelle comme Sheka à cesser de commettre des atrocités – les autorités congolaises doivent le traduire en justice », a déclaré Ida Sawyer, chercheuse senior sur la RDC à Human Rights Watch. « L'armée congolaise et les troupes de maintien de la paix des Nations unies devraient redoubler d'efforts pour l'arrêter avant que davantage de civils ne soient victimes de ses crimes», a poursuivi l'activiste.

Ntabo Ntaberi Sheka est un ancien négociant en minerais originaire du territoire de Walikale et appartenant à l'ethnie Nyanga, qui a formé en 2009 un groupe armé dénommé Nduma Defense of Congo (NDC), prétendument pour « promouvoir le développement » dans le territoire de Walikale et pour « libérer les mines » situées sur ce territoire en les soustrayant au contrôle du gouvernement.

En juillet 2014, l'armée congolaise et la MONUSCO ont lancé des opérations militaires contre le groupe armé commandé par Sheka dans le territoire de Walikale, dans la province du Nord-Kivu. Selon des responsables, l'un des objectifs était d'arrêter Sheka, mais les opérations ont été rendues difficiles par l'isolement de Walikale – un territoire dont la superficie avoisine celle du Rwanda, et où n'existent que peu de routes.

Depuis l'émission du mandat d'arrêt à l'encontre de Sheka, déplore Human Rights Watch, les forces du chef rebelle ont tué au moins 70 civils, dont beaucoup ont été massacrés à coups de machettes.

Dans certains cas, les combattants de Sheka ont mutilé les cadavres de leurs victimes et en ont ensuite exhibé des parties lors de défilés à travers la ville, en scandant des insultes à caractère ethnique, accuse HRW.

Toujours selon Human Rights Watch, les forces de Sheka ont violé des femmes et des filles, et ont recruté de force de nombreux jeunes hommes et garçons pour les intégrer dans leurs rangs.

Les pires exactions ont été commises aux abords ou dans la ville de Pinga, située à un emplacement stratégique à la limite entre les territoires de Walikale et Masisi, entre août 2012 et novembre 2013, précise HRW.

Quand les forces de Sheka ont fui Pinga en novembre 2013, elles ont emmené des dizaines de femmes et de filles dans les forêts de Walikale, et beaucoup d'entre elles sont encore retenues en otages comme esclaves sexuelles.

ER