18.10.07 - TPIR/MILITAIRES II - LE GENERAL BIZIMUNGU N’ETAIT PAS CONTRE LES TUTSIS, SELON UN PRETRE

   Arusha, 18 octobre 2007 (FH) - Le général Augustin Bizimungu, ancien chef d'etat major de l'armée rwandaise, n’était pas contre les Tutsis, a affirmé un prêtre belge jeudi devant le Tribunal international pour le Rwanda (TPIR).  

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«Je n’ai jamais constaté chez Augustin Bizimungu la moindre hostilité vis-à-vis des Tutsis » a déclaré le Père Léopold Greindl, cité par la défense du général rwandais poursuivi pour génocide, crimes contre l’humanité et crimes de guerre.   Membre de la congrégation des Pères Blancs, Léopold Greindl a été missionnaire en Afrique pendant trente ans dont près de la moitié au Rwanda.   Au Rwanda, il a fait construire puis dirigé, de 1982 à 1993, l’Institut supérieur catholique de pédagogie appliquée de Nkumba près de Ruhengeri (nord).   Le témoin a indiqué avoir rencontré plusieurs fois Bizimungu qui était en poste dans la région de Ruhengeri au cours d’une grande partie de cette période. « Je n’ai jamais constaté quelque chose chez lui qui pourrait suggérer le racisme », a-t-il expliqué.   Le Père Greindl a ajouté qu’il côtoyait beaucoup de gens qui connaissaient cet officier et que personne n’avait allégué qu’il ait manifesté des sentiments anti-tutsis.   Le missionnaire belge a par contre déclaré que Bizimungu était préoccupé par le sort des déplacés de guerre et qu’il prônait les négociations avec la rébellion à dominante tutsie, le Front patriotique rwandais (FPR), alors en conflit avec le gouvernement.   Le témoin a indiqué que dans ses entretiens avec Bizimungu, l’officier s’est souvent posé la question: « Que pouvons nous faire pour faire cesser ce conflit, pour soulager cette population qui ne sait pas de quoi demain sera fait, qui ne sait à quel saint se vouer ?».   Bizimungu prenait en charge un orphelinat dans la ville de Ruhengeri, a ajouté le témoin qui a rapporté qu’il faisait montre d’un «grand souci social».   Bizimungu, qui plaide non coupable, est jugé avec trois autres officiers. C’est le premier à présenter sa défense dans ce procès qui a commencé le 20 septembre 2004.   En 1994, il était chef d’Etat major de l’armée rwandaise. Ses coaccusés sont le général Augustin Ndindiliyimana, ex-chef d’Etat major de la gendarmerie, le major François-Xavier Nzuwonemeye et le capitaine Innocent Sagahutu, anciens responsables d’un bataillon d’élite stationné dans la ville de Kigali.   Le Père Greindl sera contre- interrogé lundi prochain par le procureur. Entretemps l'audience a été suspendue faute de nouveau témoin.   AT/PB/GF   © Agence Hirondelle