Le TPIY refuse d'alléger les conditions de détention d'Hartmann (avocat)

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Le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY) a refusé d'alléger les conditions de détention de Florence Hartmann, ancienne porte-parole arrêtée jeudi et détenue en isolement depuis, a affirmé mardi son avocat, qui avait introduit une demande en ce sens.

"Ils ont refusé de modifier les conditions de sa détention dans une décision qu'ils n'ont pas rendu publique", a affirmé à l'AFP son avocat, Guénaël Mettraux : "j'ai demandé que le public soit informé de ce qu'ils font à Florence".

La française Florence Hartmann, 53 ans, avait été arrêtée par les gardes du TPIY alors qu'elle était venue assister au jugement prononcé contre l'ancien chef politique des Serbes de Bosnie Radovan Karadzic. Elle a été placée au centre de détention du tribunal.

Porte-parole du procureur général du TPIY Carla Del Ponte de 2000 à 2006, Florence Hartmann avait été condamnée pour outrage à la cour en 2009 pour avoir évoqué dans un livre deux décisions confidentielles du tribunal.

"Je pense qu'il vont laisser passer la sentence de sept jours de prison et la libérer ensuite, probablement demain", a ajouté l'avocat.

Une centaine de signataires - organisations de défense des droits de l'homme, militants et journalistes de l'ex-Yougoslavie- avaient exprimé leur soutien dans une lettre ouverte.

La condamnation prononcée en 2009 par le TPIY avait été confirmée en appel en 2011 mais Florence Hartmann, ancienne correspondante du journal français Le Monde dans les Balkans, avait refusé de payer une amende de 7.000 euros.

Les juges avaient alors décidé d'une condamnation à sept jours de prison et demandé aux autorités françaises d'arrêter et de transférer l'ancienne journaliste à La Haye, ce que Paris avait refusé.

Dans son livre "Paix et Châtiment", publié en 2007, Florence Hartmann mentionnait deux décisions confidentielles rendues par la cour d'appel du TPIY dans le cadre du procès de l'ancien président yougoslave Slobodan Milosevic, qui auraient permis, selon elle, de prouver l'implication de l'Etat serbe dans le génocide de Srebrenica, qui a coûté la vie à près de 8.000 Bosniaques en 1995.