Centrafrique : le combat de deux personnalités religieuses

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Déclenché en 2013, l’actuel conflit centrafricain pourrait être défini comme un conflit inter-communautaire opposant, au départ, les milices de la Seleka à majorité musulmane, à des groupes d’autodéfense majoritairement chrétiens et animistes, les anti-balaka.

 

C’est la Seleka, une nébuleuse hétéroclite, qui chasse du pouvoir le président François Bozizé en 2013 et porte à la tête du pays Michel Djotodia, premier chef d’Etat musulman de l’histoire de la Centrafrique.

 

Pour leur part, les anti-balaka, soutenus par d’anciens membres des Forces armées centrafricaines (FACA), sont fidèles à François Bozizé aujourd’hui en exil, comme son tombeur Michel Djotodia.

 

Dès leur prise du pouvoir, les rebelles de la Seleka s’illustrent par leurs exactions contre des civils. Dans leur riposte, les anti-balaka, vont aussi se livrer à des violations graves des droits de l’homme visant essentiellement des membres de la communauté musulmane. Certains musulmans pourchassés cherchent refuge dans des églises chrétiennes tandis que d’autres se radicalisent davantage.

Le conflit prend alors des allures d’une confrontation interreligieuse. Face à cette situation, trois hauts responsables religieux du pays, se sentent interpellés et décident de se jeter à l’eau. L’Archevêque catholique de Bangui, Monseigneur Dieudonné Nzapalainga, le pasteur Nicolas Guerekoyame, président de l’Alliance des évangéliques et l’Imam Oumar Kobine Layama lancent ce qui est connu aujourd’hui sous le nom de Plateforme des confessions religieuses de Centrafrique. Les trois hommes en sont les piliers.

Sillonnant leur pays côte-à-côte, parfois sous les critiques ou la risée de certains membres de leurs communautés respectives, ils réussiront à prévenir certains affrontements ou attaques, sauvant ainsi des vies humaines.

Plus appréciée à l’extérieur qu’à l’intérieur de la Centrafrique, leur œuvre commune leur vaudra une reconnaissance internationale marquée notamment par le prix  de l'organisation américaine Search for Common Ground. Ce prix , qu’ils ont reçu fin 2014,  honore chaque année une personnalité ou des personnalités ayant accompli un travail exceptionnel dans la résolution des conflits.