Guerres des Balkans: la fin sanglante de la Yougoslavie

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De la mort de Tito en 1980 à l'indépendance du Kosovo en 2008, retour sur les principaux événements qui ont conduit à l'explosion sanglante de la Yougoslavie dans une série de conflits meurtriers dans les années 1990.

- Après Tito -

Après le décès de son fondateur Josip Broz Tito en 1980, la Yougoslavie communiste constituée de six républiques -- Slovénie, Croatie, Bosnie, Serbie, Monténégro, Macédoine -- et de deux provinces autonomes rattachées à la Serbie -- Voïvodine, Kosovo -- sombre dans une crise économique et politique qui ravive les nationalismes.

Les premières élections démocratiques en 1990, débouchent sur une écrasante victoire de partis nationalistes dans toutes les républiques.

A la tête de la Serbie, Slobodan Milosevic veut maintenir tous les Serbes de Yougoslavie dans un seul Etat car ils sont majoritaires dans d'importantes portions de territoires en Croatie et en Bosnie.

- Guerres d'indépendances -

Le 25 juin 1991, les parlements de la Slovénie et de la Croatie proclament leur indépendance provoquant une réaction immédiate de l'Armée populaire yougoslave (JNA), largement contrôlée par Belgrade. Après dix jours d'affrontements, la JNA se retire de Slovénie, territoire ethniquement homogène.

Mais en Croatie, elle s'allie aux Serbes locaux qui, opposés à l'indépendance, s'insurgent contre Zagreb, provoquant un conflit de quatre ans qui fait 20.000 morts.

A l'automne 1991, la ville de Vukovar (est) est pratiquement rasée par les forces serbes et deviendra, pour Zagreb, le symbole de la guerre d'indépendance.

En avril 92, un conflit embrase la Bosnie après un référendum où Musulmans et Croates se sont prononcés pour l'indépendance. Les Serbes, à l'époque plus de 30% des quelque 4,4 millions d'habitants, ont boycotté le scrutin.

Le 22 mai, la Bosnie entre à l'ONU. Les Serbes ont proclamé l'indépendance de leur entité, la "Republika srpska", sur les territoires qu'ils contrôlent. Les Croates suivent leur exemple et les trois communautés se livrent une guerre sans merci pendant trois ans et demi qui fait plus de 100.000 morts. Musulmans et Croates sont tour à tour alliés et ennemis pendant ce conflit.

- Sarajevo et Srebrenica -

La capitale Sarajevo, 350.000 habitants, subit pendant 44 mois un siège des forces serbes qui fait plus de 10.000 morts.

Le conflit est marqué par des massacres dont le pire est commis en juillet 1995 à Srebrenica: près de 8.000 hommes et garçons musulmans sont tués par les forces serbes dans cette enclave de l'est de la Bosnie. La justice internationale a qualifié ce crime de génocide.

Face à la multiplication des exactions, l'Otan déclenche le 30 août 1995 des frappes aériennes massives contre les positions militaires des Serbes bosniaques.

- L'accord de paix de Dayton -

En novembre 1995, sous la pression de la communauté internationale, notamment des Etats-Unis, des négociations de paix sont organisées sur une base militaire à Dayton (Ohio) pour mettre fin aux conflits en Bosnie et en Croatie. La Bosnie de l'après-guerre est divisée en deux entités, l'une serbe, l'autre croato-musulmane, semi-indépendantes, reliées par de faibles institutions centrales.

L'accord de paix est signé le 14 décembre 1995 à Paris par les présidents de Serbie Slobodan Milosevic, de Croatie Franjo Tudjman et de Bosnie Alija Izetbegovic.

- Conflit au Kosovo -

Trois ans plus tard, en 1998 au Kosovo, une guérilla albanaise séparatiste provoque une campagne de répression du régime de Belgrade.

Pour y mettre fin, l'Otan lance, en mars 1999, une opération de frappes aériennes dévastatrices contre Belgrade qui se solde, après 78 jours, par le retrait des forces serbes du Kosovo, placé d'abord sous l'administration de l'ONU avant de déclarer son indépendance en février 2008. Le conflit a fait environ 13.000 morts. L'ex-province serbe a vu son indépendance reconnue par quelque 110 pays, mais pas par Belgrade.