Cette Semaine: Femmes et processus de paix, ex-présidents africains devant la justice

Cette Semaine: Femmes et processus de paix, ex-présidents africains devant la justice©ACDI / Katalina Morales
Une femme colombienne, 2013. Son T-shirt parle du rôle de la femme dans les sociétés en conflit
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Le samedi 31 octobre,  c'était le quinzième anniversaire de l'adoption par l'ONU de la résolution 1325 demandant la participation des femmes à tous les niveaux des processus de paix. L'objectif était de s'assurer que les femmes, qui payent le plus lourd tribut aux différents conflits qui déchirent des régions sur la planète, puissent mieux faire entendre leur voix.

Quinze ans après, les résultats sont encore maigres. En effet, selon une étude de l'ONU-Femmes portant sur 31 processus de paix majeurs entre 1992 et 2001, seulement 9 % des négociateurs étaient des femmes. C'est pourquoi, dans les pays comme la République démocratique du Congo (RDC), les femmes restent les principales victimes des conflits armés. Pour Julienne Lusenge, directrice du Fonds pour la femme congolaise et présidente de l'organisation non-gouvernementale Sofepadi, l'ONU doit aller au-delà de la résolution 1325. « Ce que l'Onu doit faire c'est exiger notre présence (…) Il faut qu'ils acceptent de nous laisser participer officiellement aux différents processus de paix », réclame la militante congolaise dans une interview avec JusticeInfo.Net.  

Au Mali, par exemple, sur les quinze membres de la nouvelle Commission Vérité-Justice-Réconciliation (CVJR) qui est officiellement entrée en fonction jeudi, seuls trois sont des femmes. La CVJR a pour mandat de faire la lumière sur les violences commises dans le pays, depuis l'indépendance en 1960 jusqu'en 2013, notamment dans la partie septentrionale du pays. Elle devra, selon le texte de sa création, « contribuer à l'instauration d'une paix durable à travers la recherche de la vérité, la réconciliation et la consolidation de l'unité nationale ». 

Le président palestinien rencontre la procureure de la CPI 

Au Sénégal, le tribunal spécial africain qui juge l'ancien président tchadien Hissène Habré a suspendu les auditions jeudi jusqu'au 9 novembre. Accusé de crimes de guerre, crimes contre l'humanité et torture durant sa présidence (1982-1990), M. Habré comparaît depuis le 20 juillet devant les Chambres africaines extraordinaires, créées en vertu d'un accord entre le Sénégal et l'Union africaine (UA). Le dernier témoin entendu jeudi a raconté le calvaire des détenus dans les geôles de l'ancien président. « Ce qui m'a sauvé (de la mort), je restais devant la porte (où) il y avait un trou et je respirais de l'air frais », a relaté Robert Hissein Gambier selon lequel les détenus s'entassaient dans la cellule.

Un autre ancien chef d'Etat africain poursuivi pour crimes contre l'humanité commis sous son régime est Laurent Gbagbo, ex-président de Côte d'Ivoire, qui attend l'ouverture de son procès devant la Cour pénale internationale (CPI), à La Haye, aux Pays-Bas. Alors que le procès devait initialement démarrer le 10 novembre, la CPI a annoncé mercredi qu'il était reporté au 28 janvier prochain pour donner aux juges le temps d'examiner des rapports sur la santé de l'ex-président. Laurent Gbagbo sera jugé avec son ancien ministre de la Jeunesse Charles Blé Goudé.

L'annonce de ce report du procès Gbagbo est intervenue trois jours après la réélection de son rival  et successeur Alassane Ouattara.

Toujours à la CPI, la procureure Fatou Bensouda a rencontré vendredi à La Haye une délégation palestinienne conduite par le président Mahmoud Abbas, en personne. La délégation, qui comprenait également le chef de la diplomatie palestinienne, Riyad al-Malki, a pressé la procureure de la Cour pénale internationale d'enquêter sur des crimes de guerre, commis selon la Palestine, par Israël à Gaza en 2014. Fatou Bensouda a ouvert en janvier un examen préliminaire afin de déterminer si elle dispose d'assez d'éléments pour ouvrir une enquête sur des crimes de guerre présumés commis depuis l'été 2014 durant le conflit dans la bande de Gaza.