RDC: "l'esclavage sexuel" en procès vendredi

1 min 18Temps de lecture approximatif

Un nouveau procès d'un chef de guerre congolais accusé d'"esclavage sexuel" s'ouvre vendredi dans l'est de la République démocratique du Congo, a indiqué mercredi à l'AFP l'ONG Trial international qui soutient les 100 victimes.

Ce procès se tient trois mois après la condamnation à perpétuité de onze miliciens jugés pour des viols massifs sur des fillettes à Kavumu, dans cette même province du Sud-Kivu fiefs des groupes armés.

"+Marocain+(c'est son nom de guerre) est entre autres poursuivi pour crimes contre l'humanité par viol, emprisonnement et pour crimes de guerre par esclavage sexuel. Il est également poursuivi pour participation à un mouvement insurrectionnel",selon cette ONG qui représente des victimes de crimes internationaux dans un contexte où la justice fait défaut.

"Dix ans après, 100 victimes des pires atrocités ont l'espoir d'obtenir justice avec le procès du chef de milice qui a régné en maître sur leur région pendant des mois", écrit Trial international dans un courriel à l'AFP.

"Les victimes et les témoins sont particulièrement menacés", avance Trial, en faisant référence à la violence dans le Sud-Kivu.

Les faits remontent de 2005 à 2007 lorsque "une milice particulièrement cruelle a persécuté des centaines de villageois en toute impunité".

"Lors de ces attaques, les hommes étaient tués sur place ou faits prisonniers pour transporter les biens pillés, et les femmes et les filles étaient gardées comme esclaves sexuelles", selon Trial.

La milice a finalement été vaincue en 2007 et ses commandants, dits "Colonel 106" et "Marocain", ont été arrêtés. Le premier a été condamné à perpétuité en décembre 2014.

En décembre 2017, la condamnation de onze miliciens violeurs d'enfants avaient été saluée comme une victoire contre l'impunité par les parties civiles et les ONG.

Le verdict avait aussi été salué par le gynécologue-obstétricien congolais Denis Mukwenge, plusieurs fois cité comme possible prix Nobel de la paix pour son travail auprès des femmes et des fillettes violées dans sa clinique Panzi à Bukavu, capitale du Sud-Kivu.