Réfugiés: Rajoy accusé de "crime contre l'humanité" pour avoir signé l'accord EU-Turquie

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Un petit parti de gauche espagnol a déposé jeudi une plainte pour "crime contre l'humanité" présumé contre le président du gouvernement Mariano Rajoy en lui reprochant d'avoir signé l'accord UE-Turquie sur les réfugiés, qualifié de "criminel".

Devant la presse, la députée européenne du parti Izquierda unida, Marina Albiol, a condamné cet accord signé le 18 mars en affirmant que "l'UE paie la Turquie pour que ce pays rende des services de police aux frontières, d'expulsions, d'emprisonnement".

"M. Rajoy nous rend complice de cette barbarie", a ajouté le porte-parole de IU à la chambre des députés, Alberto Garzon.

M. Garzon a évoqué les migrants fuyant "le terrorisme et des guerres souvent promues par les pays occidentaux (...) et l'industrie de l'armement occidentale (...) Ils trouvent, au portes de l'Europe, le manque de solidarité, le refus d'asile et des camps de détention qui violent clairement les droits de l'Homme et le droit international".

La plainte déposée devant la Cour suprême accuse M. Rajoy et les autres responsables européens de "s'être mis d'accord avec les autorités turques sur l'expulsion et le transfert forcé d'un nombre indéterminé de personne depuis le territoire européen", ce qui relève, selon les avocats de IU, de "crime contre l'humanité" selon l'article 607 bis du code pénal.

L'accord controversé avec Ankara prévoit le retour en Turquie de tous les migrants entrés illégalement en Grèce depuis le 20 mars.

Il stipule également que pour chaque Syrien renvoyé de Grèce, un autre sera admis dans l'UE dans le cadre d'un plan limité à 72.000 places, "une quantité nettement insuffisante pour résoudre le problème humanitaire provoqué par les conflits au Moyen Orient", dénonce IU dans sa plainte.

Le gouvernement sortant du conservateur Mariano Rajoy expédie les affaires courantes depuis les élections législatives du 20 décembre, faute d'accord pour former un nouveau gouvernement.

M. Rajoy avait été malmené mercredi par une majorité de partis à la chambre des députés, qui jugeaient honteux que l'Espagne n'ait accueilli que 18 réfugiés depuis le début de la crise des réfugiés alors que le pays s'était engagé à en recevoir 16.000.