25.09.14 - CPI/GOUDÉ - HUMAN RIGHTS WATCH APPELLE LA CPI A ENQUÊTER SUR LES CRIMES PRÉSUMÉS DU CAMP OUATTARA

Arusha, 25 septembre 2014 (FH) - Alors que la Cour pénale internationale (CPI) entame lundi prochain ses audiences de confirmation des charges dans le dossier de Charles Blé Goudé, un proche de l’ex- président ivoirien Laurent Gbagbo, Human Rights Watch (HRW) appelle la Cour à ne pas oublier les crimes présumés du camp de l’actuel chef de l’Etat Alassane Ouattara.

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Ancien ministre de la Jeunesse, Blé Goudé, aujourd’hui âgé de 42 ans, est suspecté de crimes contre l’humanité commis dans son pays lors des violences postélectorales de décembre 2010-avril 2011.Selon l’accusation, il aurait engagé sa responsabilité pénale individuelle, en tant que coauteur indirect, pour quatre chefs de crimes contre  l’humanité (meurtres,  viols et autres violences sexuelles, actes de persécution et autres actes inhumains).Tout en estimant que « les victimes des crimes commis par les forces pro-Gbagbo se rapprochent un peu plus de la vérité», l’organisation HRW est également convaincue que « l’action de la CPI contre le camp Ouattara est essentielle pour garantir aux victimes un accès indispensable à la justice ».Au terme des audiences de confirmation des charges, les juges se retireront pour ensuite décider, dans quelques mois, de renvoyer Blé Goudé en procès ou non, compte tenu des moyens de preuve que leur auront été présentés.Egalement ancien dirigeant des Jeunes patriotes, une milice pro-Gbagbo, Charles Blé Goudé surnommé « le général de la rue », a été transféré en mars dernier au siège la CPI, à La Haye, retrouvant ainsi son mentor Laurent Gbagbo qui y est détenu depuis fin 2011.La CPI a par ailleurs engagé des poursuites contre l’épouse de l’ex-président, Simone Gbagbo, que les autorités ivoiriennes tardent à remettre à la Cour.« Cependant, la CPI n’a poursuivi aucun membre des forces qui ont combattu pour le président Alassane Ouattara », constate HRW. « Malgré, note l’organisation, les conclusions de deux commissions d’enquête, l’une internationale et l’autre ivoirienne, selon lesquelles les deux camps ont commis des crimes de guerre et de possibles crimes contre l’humanité ».De même, poursuit HRW, les tribunaux ivoiriens, qui pourtant poursuivent d’anciens alliés de Gbagbo, n’ont encore traduit en justice aucun des membres des Forces républicaines du président Ouattara impliqués dans des crimes liés à la crise.« L’approche à sens unique  adoptée à ce jour par la CPI se retrouve au niveau national, ce qui place l’un des deux camps du conflit au-dessus des lois », observe Param-Preet Singh, juriste senior au programme Justice internationale de HRW.Fatou Bensouda, la procureure de la CPI, a toujours déclaré mener ses enquêtes en toute indépendance et impartialité.ER