19.10.09 - TPIR/KAREMERA - L'EX-SECRETAIRE GENERAL DU MRND ENTAME SA DEFENSE

Arusha, 19 octobre 2009 (FH) - Joseph Nzirorera, secrétaire général de l'ex-parti présidentiel, le Mouvement républicain national pour la démocratie et le développement (MRND), a entamé lundi sa défense devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), a constaté l'agence Hirondelle.

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« Joseph Nzirorera n'est coupable d'aucun crime. Il en fera la démonstration lors de la présentation de sa preuve », a déclaré l'un des ses avocats, le Congolais Nimy Mayidika Ngimbi.   

«C'est un gentleman, un grand commis de la République du Rwanda qui a servi son pays avec patriotisme ; un grand homme politique rwandais », a affirmé le plaideur dans sa longue déclaration liminaire.   

Avant d'être élu secrétaire général du MRND, en juillet 1993, l'inculpé, originaire de la préfecture de Ruhengeri (nord), avait longtemps été ministre des Travaux publics.   

Nzirorera et ses deux co-accusés, l'ex-président du parti, Mathieu Ngirumpatse, et l'ancien vice-président, Edouard Karemera, répondent notamment de crimes perpétrés par des membres de leur parti. C'est ce que le procureur appelle, dans son acte d'accusation, la responsabilité de supérieur hiérarchique.   

Pour Me Ngimbi, la partie adverse n'a pas prouvé « l'existence d'un lien de subordination entre Joseph Nzirorera et les tueurs ».   

« Ces crimes ont été commis par des individus, seuls ou en groupes ; il ne s'agit pas de crimes planifiés ou commandités par des responsables politiques », a soutenu le défenseur. Il a reconnu que « certains membres du MRND, jeunes ou adultes, ont commis des crimes, mais à titre individuel ».   

L'avocat s'est attaqué aux moyens de preuve présentés par l'accusation, les qualifiant de « récits arrangés, carrément fabriqués dans le seul but de nuire à l'accusé ».   

Après cette déclaration liminaire, Me Ngimbi a cité le premier témoin.  

Nzirorera est le deuxième à présenter sa défense dans ce procès joint, après Karemara.  

Cette audience a été marquée par le retour au prétoire de Mathieu Ngirumpatse qui, pour des raisons de santé, ne s'était plus présenté au procès depuis plus d'une année.   

Me Frédéric Weyl, l'un de ses avocats,  a tenu à souligner que son client, quoique « suffisamment valide » pour être dans la salle, n'était « ni guéri, ni en voie de convalescence ». « Il est encore sous traitement ; tout le monde peut voir qu'il reste malade, fatigué », a dit l'avocat français, appelant la chambre à en tenir compte dans le conduite du procès.   

Me Weyl a également estimé que « la surveillance médicale » dont bénéficie l'ex-dirigeant n'était « pas suffisante ». Alors qu'il était hospitalisé à Nairobi, au Kenya, Ngirumpatse avait demandé en vain à bénéficier d'une libération provisoire pour pouvoir se faire soigner en Europe.

ER/GF

© Agence Hirondelle