29.10.10 - TPIR/SYNTHESE HEBDOMADAIRE - NGIRABATWARE ANNONCE UN NOMBRE « EXCESSIF » DE TEMOINS

Arusha, 29 octobre 2010 (FH) - La défense de l'ancien ministre du Plan, Augustin Ngirabatware,  a surpris lundi en annonçant, devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), qu'elle entendait citer 95 témoins contre les 20 qu'a fait défiler la partie adverse.

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L'un des avocats de l'ex-ministre, la Canadienne Mylène Dimitri, a annoncé ce chiffre lors d'une conférence préalable à la défense qui devrait s'ouvrir le 15 novembre.

La poursuite ayant trouvé le chiffre « excessif », la chambre, présidée par le juge tanzanien William Hussein Sekule, a promis de rendre une décision sur la question.

Inculpé de crimes de génocide et de crimes contre l'humanité, l'ancien dignitaire, qui clame son innocence, est notamment accusé d'avoir incité aux massacres de Tutsis à Nyamyumba (nord), sa commune natale.

Dans le procès des anciens dirigeants du MRND, l'ex-président du parti, Mathieu Ngirumpatse, a cité trois témoins entendus de lundi à mercredi, jour auquel le procès a été reporté au 8 novembre.

Le dernier des trois témoins, un ancien agent des services de renseignements rwandais, Albert Rukerintare, a nié que l'accusé ait pu appeler à l'extermination des Tutsis.

Inculpés de crimes de génocide et de crimes contre l'humanité, Ngirumpatse et son co-accusé, l'ancien vice-président du parti, Edouard Karemera, répondent surtout d'exactions commises en 1994 par des membres de leur parti, en particulier les jeunes, les fameux Interahamwe du MRND.

Ils rétorquent que la partie adverse n'a pas prouvé l'existence de liens de subordination entre eux et les auteurs de ces crimes, fussent-ils des membres du MRND.

Pour la semaine prochaine, le procès de l'ancien maire de Kivumu (ouest), Grégoire Ndahimana, reprendra lundi avec la suite du défilé des témoins de l'accusation.

L'ancien responsable administratif répond notamment du massacre de Tutsis tués à la mi-avril 1994 lorsque l'église de Nyange -située dans la commune Kivumu- fut rasée par un bulldozer. Le procureur allègue que la destruction de l'édifice religieux a été décidée par Ndahimana et d'autres notables de l'endroit.

Parmi ces derniers, l'accusation mentionne l'homme d'affaires Gaspard Kanyarukiga qui attend son verdict lundi.

ER/GF

© Agence Hirondelle