L'ambassadrice azerbaïdjanaise en France a affirmé jeudi qu'il n'y avait "pas de prisonniers arméniens" dans son pays, et accusé la maire socialiste de Paris Anne Hidalgo de "réécrire les faits", suite à une conférence de presse organisée la semaine dernière semaine par l'édile française.
Mme Hidalgo et des défenseurs des droits des Arméniens avaient demandé vendredi "la libération immédiate" de 55 prisonniers arméniens du Haut-Karabakh "détenus en otage" par Bakou.
Selon la maire de Paris, qui était accompagnée notamment de l'ancien procureur général de la Cour pénale internationale Luis Moreno Ocampo et de l'eurodéputé François-Xavier Bellamy, il s'agit de prisonniers politiques parmi lesquels huit anciens dirigeants du Haut-Karabakh, arrêtés lors du conflit de 2020 et plus récemment en septembre lors de l'offensive éclair de l'Azerbaïdjan.
"Je me vois dans l'obligation de réagir à cet appel de madame la maire de Paris, car il repose sur des informations erronées", écrit l'ambassadrice Leyla Abdullayeva dans une lettre ouverte, démentant également les "allégations de Luis Moreno Ocampo sur le génocide dans la région du Karabakh".
"Il n'y a pas de prisonniers arméniens en Azerbaïdjan. Ceux qui sont amenés devant la justice sont bien des personnes qui ont mené des activités criminelles depuis trois décennies et qui ont commis des actes de terrorisme, des crimes de guerre, voire des crimes contre l'humanité, et ils bénéficient du droit de se défendre", poursuit l'amabassadrice.
"La maire de Paris a une responsabilité historique. Au lieu de ses arrangements avec la vérité, la perspective d'une paix durable exige qu'elle se hisse au niveau des enjeux au lieu de souffler sur les braises", ajoute Mme Abdullayeva.
Les deux ex-républiques soviétiques d'Arménie et d'Azerbaidjan se sont opposées depuis trente ans au cours de deux guerres pour le contrôle du Haut-Karabakh, une enclave montagneuse en Azerbaïdjan qui était majoritairement peuplée d'Arméniens.
En septembre dernier Bakou a reconquis militairement l'enclave, poussant à l'exode la majorité de la population. Plus de 100.000 personnes sur les 120.000 officiellement recensées ont fui en Arménie.

