Onesphore Rwabukombe, 54 ans, ancien maire de Muvumba (est du Rwanda) et réfugié de longue date en Allemagne, est accusé d'avoir « ordonné et coordonné trois massacres » commis en avril 1994, « au cours desquels ont été tués au moins 3.730 Tutsis » qui s'étaient réfugiés dans des églises, a rapporté l'AFP.
L'Allemagne emboîte le pas à d'autres pays européens, dont la Belgique, qui ont déjà jugé des Rwandais pour leur implication présumée dans ce génocide qui a fait, selon l'ONU, près de 800.000 tués, d'avril à juillet 1994.
Kigali avait cherché à obtenir l'extradition d'Onesphore Rwabukombe, arrêté une première fois en Allemagne en 2008 à la demande des autorités rwandaises. Mais la justice allemande avait rejeté la demande d'extradition, estimant que les conditions d'un procès équitable n'étaient pas garanties au Rwanda, et avait libéré M. Rwabukombe. Elle a toutefois par la suite engagé elle-même des poursuites contre l'ex-maire.
Quarante-deux audiences sont programmées jusqu'en octobre devant un tribunal de Francfort, mais le procès pourrait durer au-delà, selon l'AFP.
Au lendemain de la première arrestation de Rwabukombe en 2008, Jean Bosco Mutangana, membre de la cellule du Parquet général rwandais chargée de rechercher les auteurs présumés du génocide en fuite, avait déclaré que l'ex-maire était accusé de génocide, crimes contre l'humanité et crimes de guerre. Des exactions commises, selon Mutangana, entre le 1er octobre 1990 et le 31 décembre 1994.
Il a joué « un rôle actif dans les arrestations massives des Tutsis dits complices du FPR, emprisonnés et massacrés à Byumba en 1990. Il est également accusé de complicité avec Jean Baptiste Gatete dans les massacres des Tutsis à Murambi et à la paroisse de Nyarubuye », avait déclaré Mutangana sur les ondes de Radio Rwanda.
Ancien maire de Murambi et ancien haut fonctionnaire au ministère de la Famille, Gatete attend son jugement devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) basé à Arusha, en Tanzanie.
ER/GF
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