Le président Volodymyr Zelensky a rejeté lundi la proposition de la Chine et du Brésil qui insistent sur la participation de la Russie à un sommet pour la paix en Ukraine prévu en Suisse mi-juin.
"Actuellement, nous ne voyons pas la Russie y participer, parce que la Russie va tout bloquer, c'est clair", a déclaré le président Zelensky lors d'une conférence de presse à Madrid. "Elle veut détruire l'Ukraine, nous anéantir", a-t-il asséné.
On ne peut faire "aucune confiance à (Vladimir) Poutine", a-t-il poursuivi.
Une fois que les participants au sommet se seront mis d'accord sur un document détaillant des mesures à prendre en vue d'établir une "paix juste" en Ukraine sur la base d'un plan de paix de Kiev, des intermédiaires pourront transmettre ces propositions à la Russie, a estimé le chef de l'Etat.
Selon lui, 90 pays ont déjà confirmé leur participation à cette conférence qui se tiendra les 15 et 16 juin.
"Nous sommes capables de (...) trouver des moyens de sortir des situations que la Russie a amenées avec cette guerre, et ensuite des médiateurs peuvent les montrer aux représentants de la Russie", a ajouté Volodymyr Zelensky.
"C'est pourquoi nous invitons tout le monde maintenant. Nous avons notre (plan de) base, mais nous sommes prêts à entendre d'autres opinions", a-t-il dit.
Le président Zelensky avait déjà exhorté dimanche ses homologues américain et chinois à participer à cette conférence sur la paix. Moscou, qui n'est pas invité, en prédit d'ores et déjà l'échec.
Partenaire stratégique de la Russie, Pékin a réitéré sa position la semaine dernière, en déclarant dans un communiqué commun avec le Brésil soutenir "une conférence internationale de paix tenue à un moment approprié reconnu à la fois par la Russie et l'Ukraine, avec une participation égale de toutes les parties ainsi qu'une discussion équitable de tous les plans de paix".
Dans un récent entretien exclusif à l'AFP, Volodymyr Zelensky avait évoqué trois dossiers qui seront négociés en Suisse.
Le premier concerne la libre navigation en mer Noire, pour protéger la sécurité alimentaire mondiale en permettant les exportations de céréales ukrainiennes.
Le deuxième vise un accord sur un appel à faire cesser les frappes sur les infrastructures énergétiques. Et le troisième est le retour en Ukraine de milliers d'enfants déportés en Russie, un crime, selon la Cour pénale internationale, qui a émis un mandat d'arrêt contre Vladimir Poutine.