18.10.11 - TPIR/NGIRABATWARE - NGIRABATWARE DEFENDU PAR UNE DE SES BELLES-SŒURS

Arusha, 18 octobre 2011 (FH) -  La défense d'alibi de l'ex-ministre du Plan Augustin Ngirabatware, en procès devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), a été appuyée par une de ses belles-sœurs, Winifred Kabuga Musabeyezu.

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Poursuivi pour crimes de génocide et crimes contre l'humanité, Ngirabatware est notamment accusé d'avoir été l'un des principaux instigateurs des massacres de Tutsis dans la préfecture de Gisenyi (nord), en particulier, dans sa commune natale Nyamyumba (nord) en 1994.

Comme sa sœur Félicité, l'épouse de Ngirabatware, le témoin est la fille de Félicien Kabuga, le plus recherché des neuf fugitifs du TPIR.

Elle a affirmé être restée avec la famille nucléaire de l'ex-ministre les 7 et 8 avril 1994, dates auxquelles le procureur affirme que l'accusé était en train d'organiser et superviser le génocide à Nyamyumba. Winifred Kabuga, qui était alors enceinte de 7 mois, a indiqué qu'ils s'étaient réfugiés dans la nuit du 6 au 7 avril 1994, au camp de la Garde présidentielle (GP) où il avaient rejoint d'autres personnalités.

Mais le lendemain, a-t-elle poursuivi, les deux beaux-fils de Kabuga avaient dû, en compagnie de leurs épouses, quitter le camp GP pour se réfugier à l'ambassade de France.

Les combats faisaient déjà rage dans les environs du camp de la Garde présidentielle, a-t-elle expliqué. « C'était une terrible expérience, je n'avais jamais vécu cela », a témoigné Winifred Kabuga, dont la déposition se poursuivra mercredi.

Lundi, c'est le sous-lieutenant Joseph Habinshuti, de l'ancienne armée rwandaise, qui avait déposé pour la défense de l'ex-ministre.

Ce témoin qui était basé au camp militaire de Gisenyi (nord) en 1994, a nié avoir jamais entendu dire que Ngirabatware ait incité au génocide dans cette ville.

Docteur en économie de l'Université de Fribourg, en Suisse, Ngirabatware fut, dans son pays, enseignant à l'Université Nationale du Rwanda (1986-1994), puis ministre du Plan (1990-1994). Durant son exil à partir de juillet 1994, il a travaillé dans différents instituts de recherche au Gabon et en France. Arrêté en Allemagne le 17 septembre 2007, il se trouve entre les mains du TPIR depuis le 08 octobre 2008. Le procès a débuté le 22 septembre 2009 et le procureur a bouclé son accusation le 31 août 2010.

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